Affaire "envahissement" du parc des Virunga : À Nzulo, les forces vives accusent l'ICCN de vouloir déposséder les autochtones de leurs terres

Dimanche 27 février 2022 - 20:10
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Photo 7SUR7.CD

Les forces vives du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu, montent au créneau pour dénoncer la gestion actuelle du Parc National des Virunga par l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN).

Dans une conférence de presse tenue samedi 26 février 2022, la société civile forces vives de Masisi, le Conseil Territorial de la Jeunesse et le mouvement Lutte pour le Changement (LUCHA), ont précisé que les autochtones du village de Nzulo, possèdent 1.100 hectares de terres aux abords du parc et dont l'ICCN veut s'accaparer.

« Il faut dire qu'il s'agit d’une population qui ne revendique que ses terres irrégulièrement incorporées dans le PNVi. Pendant que la démarche de l’ICCN, dans sa mauvaise foi bien-sûr, est restée celle de laisser entendre à l’opinion, qu’il s’agirait plutôt des situations d’envahissement du PNVi. À Nzulo, il s’agit des espaces des terres coutumières qui appartiennent à la population autochtone, d’une superficie de 1.100 hectares, et dont la justice congolaise a reconnu à travers le jugement RC 20.070 in RH 10.04 rendu en faveur de la population par le Tribunal de Grande Instance et qui est devenu inattaquable car ayant même passé à sa phase de son exécution », a déclaré Lwambo Mupfuni, président du Conseil de la Jeunesse de Masisi au micro de 7SUR7.CD.

Les forces vives revendiquent les 1.100 hectares de Nzulo, ainsi que la colline de Shove qui appartiendraient aux autochtones. L'ICCN continue à mener d'autres démarches judiciaires, notamment à la Cour de cassation pour exiger que les habitants qui construisent dans ces espaces soient déguerpis, ce qui cause d'énormes tensions dans la zone.

Le 31 janvier dernier, l'ICCN avait alerté sur l'envahissement du Parc National des Virunga, indexant des autorités locales et opérateurs économiques.

« L'ICCN constate avec regret les initiatives de certains chefs locaux, appuyés par certains opérateurs économiques et autorités, qui visent à envahir les terres du Parc National des Virunga à Nzulo, Kashengezi et Shove. Les auteurs de ces forfaits affirment faussement que la justice congolaise leur a cédé des portions de terres dans le parc », avait écrit l'instance gestionnaire des parcs Congolais dans un communiqué.

L'ICCN continue de rappeler que le Parc National des Virunga est une aire protégée dont l'intégrité est sauvegardée par la loi n°014/03 du 11 février 2014, relative à la conservation de la nature.

Glody Murhabazi, à Goma