Les habitants de Basoko, territoire situé à presque 300 km de la ville de Kisangani dans la province de la Tshopo, ont manifesté le vendredi 11 mars 2022 pour dénoncer la "destruction" de leur environnement par les sociétés chinoises Xiang Jiang Mining et FODECO, et aussi les sociétés SODEFOR et SOFORMA.
Selon l'un des organisateurs de cette manifestation joint par 7SUR7.CD ce lundi 14 mars, ces sociétés non seulement qu'elles détruisent l'environnement, mais aussi violent constamment les droits de l'homme.
"La population a organisé une marche fluviale et terrestre pour dénoncer la destruction de son milieu de vie par les sociétés étrangères en complicité avec des officiels congolais. Premièrement, c'est la société chinoise Xiang Jiang Mining que nous avons voulu dénoncer. Cette société n'a qu'un permis de prospection qui d'ailleurs a expiré depuis longtemps. Curieusement, elle exploite l'or dans la rivière Aruwimi sans respect d'aucune règle environnementale. L'eau de la rivière ne peut même pas être utilisée vu qu'elle a changé de couleur, les poissons dans la rivière ont quasiment disparu à cause des produits chimiques utilisés par cette société. Le comble est que ces chinois cherchent même à délocaliser la population. Et c'est la Garde républicaine qui assure sa sécurité", dénonce Jean François Mombia, membre de la société civile de Basoko.
Et de poursuivre : "Nous avons également marché pour dénoncer l'exploitation sauvage du bois rouge et du bois bleu par la société FODECO dans la chefferie de Yaliwasa, les sociétés Congo Futur et SOFORMA dans le secteur de Mongandjo le long de la rivière Aruwimi et la société SODEFOR dans le secteur de Turumbu. En violation du moratoire, ces sociétés ont acquis la plupart de leurs concessions forestières quand Claude Nyamugabo était ministre de l'environnement. Elles exploitent systématiquement la forêt sans que la population n'en tire aucun bénéfice. Tout celui qui ose réclamer est réduit au silence. Même leurs travailleurs dans la forêt sont comme des esclaves. Pour ces sociétés, les droits de l'homme ne les concernent pas".
Pour Jean François Mombia, la population de Basoko veut que la décision d'expulsion à Bosoko de la société Xiang Jiang Mining soit mise en exécution. En outre, la population de ce territoire de la Tshopo exige que l'exploitation abusive et exagérée de ses ressources naturelles cesse et qu'au besoin que les cahiers des charges des sociétés qui travaillent légalement soient revisités, à croire cet activiste des droits de l'homme.
Pour rappel, la vice-premier ministre de l'environnement et de développement durable, Eve Bazaiba, avait ordonné au mois de janvier dernier l'arrêt des activités de la société Xiang Jiang Mining à Basoko. Elle avait pris cette décision après s'être rendue compte de la destruction de l'environnement par les activités de cette société. Quelques jours seulement après cette décision, Xiang Jiang Mining avait repris ses activités.
Bienfait Luganywa