L'audit sur la légalité des contrats des concessions forestières réalisé en 2020 par l'inspection générale des finances (IGF) dont le rapport a été rendu public le vendredi 1er avril dernier a dévoilé plusieurs défaillances qui minent la gouvernance forestière en RDC. Ces défaillances profitent non seulement aux sociétés étrangères, mais aussi à celles appartenant aux congolais.
Parmi ces tares, l'IGF pointe le "favoritisme délibéré dans le choix des concessionnaires". Et l'une des sociétés bénéficiaires est MANIEMA UNION 2.
D'après le rapport de l'IGF, "cette entreprise ne figure pas sur la liste des entreprises immatriculées au registre de commerce et du crédit mobilier du guichet unique de création d'entreprises" mais est bénéficiaire de 10 concessions forestières de plus de 500.000 hectares.
De ce fait, l'IGF relève que ces attributions à MANIEMA UNION 2 et à plusieurs autres sociétés violent l'article 92 du code forestier. Cet article interdit l'attribution à une seule personne des "forêts d'une superficie totale supérieure à 500.000 hectares".
5 de ces concessions avaient été attribuées à MANIEMA UNION 2 en 2014 par l'ancien ministre de l'environnement Robert Bopolo Bogeza, sous le gouvernement Matata 2. Les 5 autres, cette société les avait acquises grâce à l'ancien ministre Claude Nyamugabo, sous le gouvernement Ilunkamba.
Un autre fait concernant MANIEMA UNION 2 relevé par les enquêteurs de l'IGF est que la société doit au trésor public un total de 4.483.200 $ de redevance superficie, non payés entre 2014 et 2018. Les enquêteurs pointent également la responsabilité de l'administration forestière dans ce manque à gagner.
Notons que MANIEMA UNION 2 n'est pas le seul mauvais payeur indexé par l'IGF. Il y a aussi CFT (société française), FODECO, SOMIFOR, Sté ENCORE PLUS, BOOMING GREEN, FINCO, IFCO, CONGO KING, KITENGE LOLA, SOMI CONGO et CONGO SUNFLOWER. Dans l'ensemble, ces sociétés doivent au trésor public 10 869 949 $.
Bienfait Luganywa