
Dans la nuit du dimanche au lundi 2 mai 2022, le site de la société chinoise Xiang Jiang Mining qui exploite "illégalement" l'or sur la rivière Aruwimi, dans le secteur de Bangelema-Mongandjo du territoire de Basoko, a été attaqué par des hommes armés. Un des militaires de la force navale qui assurent la sécurité sur ce site a été grièvement blessé et deux sujets chinois qui étaient présents ont réussi à s'échapper dans la forêt.
D'après un membre de la société civile de Basoko joint par 7SUR7.CD ce samedi 7 mai, les assaillants étaient munis des calibres 12.
"Des aillants munis des calibres 12 étaient nombreux que des militaires qui assuraient la garde cette nuit là. Ils ont grièvement blessé un militaire à la tête et deux chinois qui étaient présents sur le site ont réussi à s'échapper dans la forêt. Ils ont été retrouvés pendant la journée du lundi 2 mai, traumatisés. Le militaire blessé a été rapatrié à Basoko centre pour y recevoir des soins appropriés", nous a dit Augustin Tsheza.
Au cours d'un séjour à Basoko en janvier dernier, la vice-première ministre de l'environnement et de développement durable avait dénoncé les activités illégales de Xiang Jiang Mining. Elle avait même ordonné que l'entreprise cesse ses activités et qu'elle évacue ses engins robotisés à Kisangani. L'ordre n'a jamais été respecté.
"En arrivant à Mungandjo, nous avons constaté que la pollution de la rivière Aruwimi y est réelle suite à l'exploitation de l'or par l'entreprise chinoise Xiang Jiang Mining avec des dragues robotisées. La navigation sur la rivière est devenue aussi difficile parce que les chinois entreposent le sable partout (...). En plus, cette entreprise ne possède que le permis de recherche mais curieusement elle est déjà dans l'exploitation. Madame la ministre des mines avait d'ailleurs déjà ordonné la suspension des activités de cette entreprise mais elle n'avait pas obtempéré. C'est ainsi que nous avons demandé que toutes les dragues qu'elle utilise pour exploiter de l'or soient évacuées à Kisangani. Elle devra également payer des amendes transactionnelles pour n'avoir pas passé non seulement à l'étape de l'exploitation sans aucune autorisation, mais aussi pour n'avoir pas réalisé une étude d'impact environnemental", avait déclaré Eve Bazaiba.
Suite à la pression de la société civile, selon notre source, Xiang Jiang Mining a accepté au mois d'avril dernier de signer au moins un cahier des charges avec les communautés locales.
"Une réunion sur la situation de cette société s'est ténue à Kisangani au mois d'avril dernier. C'était pour harmoniser les points de vue sur le protocole d'accord. Cette rencontre a connu la présence des membres de la société civile de Basoko, des notables, du responsable de Xiang Jiang Mining et de l'association Lenyama Abonga, présidée par le ministre provincial des mines Thomas Mesemo Wa Mosemo. Il est prévu dans les jours qui viennent la signature du cahier des charges au cours d'une cérémonie qui sera organisée à
Mongandjo. Pour l'instant, les communautés doivent se préparer à ressortir des projets d'intérêt commun pour chaque groupement concerné par l'exploitation", nous a confié Augustin Tsheza.
Rappelons que Xiang Jiang Mining est accusé par la société civile de Basoko non seulement de ne détenir aucun document légal lui permettant de travailler, mais aussi de polluer la rivière Aruwimi et de chercher à délocaliser la population dans plusieurs villages de ce territoire de la province de la Tshopo.
Bienfait Luganywa