La plateforme Agir pour les Élections Transparentes et Apaisées (AETA) organise un atelier de deux jours sur l'état de lieux de la feuille de route du processus électoral en cours en RDC, tel qu'elaborée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Pour Gérôme Bonso, secrétaire permanent de cette plateforme, ces assises qui réunissent une vingtaine d'organisations de la société civile vont aboutir par l'elaboration de ce qu'il a appelé "l'agenda SOS sauvons élections 2023".
Il s'agit, a souligné cet acteur de la société civile, de lever des opérations pratiques devant permettre au pays de rattraper le retard accumulé dans la mise en œuvre de la feuille de route de la centrale électorale.
"La grande question est de savoir si nous serons en mesure d'être au rendez-vous de 2023. A l'heure qu'il est, nous constatons que le temps n'est plus avec nous en ce qui concerne la feuille de route. Il était prévu qu'on puisse faire l'identification et enrôlement des électeurs au mois de mars et qu'on puisse faire la validation de la cartographie au mois de mai. Nous sommes au mois de juin, on est encore à l'étape de recrutement et formation des préposés à la récolte des données. L'opération d'identification et enrôlement des électeurs accuse déjà un retard de plus de 8 mois. Comment est-ce qu'on va s'en sortir ?", s'est-il interrogé.
Selon Gérôme Bonso, pour sauver le processus électoral en cours, le gouvernement doit lever des options fortes. Il recommande entre autres, l'augmentation du budget de la centrale électorale afin de lui permettre d'acquérir rapidement les matériels et de lancer simultanément les opérations dans les 26 provinces du pays.
"Affirmer que nous voulons tous des élections en 2023, n'est qu'un engagement qui existe dans l'imaginaire collectif de la classe politique congolaise, dans le virtuel. Nous techniciens, avec les données techniques, disons qu'il faudrait par exemple pour ce faire doubler ou tripler le budget des élections de la CENI pour qu'on puisse acheter rapidement les matériels, couvrir les 26 provinces au même moment quand on va lancer l'identification et l'enrôlement des électeurs. Nous allons y réfléchir et sortir de cet atelier avec un agenda SOS sauvons élections 2023. Nous allons avoir les grands forums avec les acteurs politiques pour leur montrer les aspects techniques et leur demander de la volonté pour sauver les élections de 2023", a-t-il conclu.
Cet atelier a démarré avec la communication du président du Conseil d'administration de l'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), le professeur Florimond Muteba qui a planché sur le "processus électoral face aux contraintes budgétaires". Il a insisté sur la nécessité de mettre en place un mecalisme rigoureux de contrôle de l'exécution du budget de la CENI.
Comme député national et ancien dirigeant de la CENI, Jacques Ndjoli a entretenu l'assistance sur le thème : " Processus électoral face aux contraintes technico-administratives et sécuritaires". Il a plaidé pour la nécessité de respecter les principes afin de donner au pays des bonnes élections en 2023.
Orly-Darel Ngiambukulu