Le gouverneur militaire de l'Ituri, le lieutenant-général Luboya N'kashama Johnny, a autorisé l'Office Congolais de Contrôle "OCC", agence de Bunia, à se réinstaller aux postes de péage aux entrées de la ville de Bunia où sont érigées les barrières de la Direction Générale des Recettes de la Province de l'Ituri "DGRPI" notamment à Mudzi-Pela, Dele et Lengabo.
Cette autorisation est contenue dans une correspondance datant du 09 septembre 2022, que l'autorité provinciale a adressée à ce service de l'État suite à une demande lui formulée par ce dernier.
Dans cette lettre, le chef de l'administration militaire de l'Ituri motive sa décision notamment par le souci de lutter contre la fraude afin de maximiser les recettes pour le compte de l'Etat.
"Eu égard à l'importance liée aux missions dévolues à l'Office Congolais de Contrôle par les textes légaux et règlementaires, et les dénonciations récurrentes et flagrantes de fraude me parvenues, de la part des opérateurs économiques, avec des conséquences très graves sur la maximisation des recettes dans la province, je demande à l'auditeur militaire supérieur qui me lit en copie, de maintenir votre office aux postes de péage DGRPI à Mudzi-Pela, Dele et Lengabo et ce, jusqu'à nouvel ordre", peut-on lire dans ce document dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD.
Une autorisation qui intervient après l'interdiction faite le 04 août dernier, à plusieurs services étatiques dont l'OCC à fonctionner au niveau de ces postes de péage, ceci pour lutter contre la tracasserie.
Cependant, cette décision du gouverneur militaire autorisant l'OCC à se réinstaller au niveau des barrières aux entrées du chef-lieu de l'Ituri, a été mal accueillie par la fédération des entreprises du Congo "FEC".
Au cours d'un point de presse tenu le 15 septembre dernier, le patronat iturien a accordé un ultimatum de 48h à l'OCC pour quitter toutes les barrières où il s'est réinstallé faute de quoi, il a menacé de demander à tous ses membres de fermer leurs maisons de commerce.
"Le conseil provincial de la FEC donne 48h à l'OCC de quitter les barrières de l'intérieure de la province sauf celles qui se trouvent à la frontière avec les pays voisins et ce, conformément à la note d'instruction N°25/CAB/MINETAT/INTERDESEC/003/2007 du 04 avril 2007. A défaut pour l'OCC de le faire, la FEC se réserve le droit de fermer magasins, boutiques et station-services en guise de protestation et se retirera de tous les protocoles d'accord signés avec la province", peut-on lire dans sa déclaration.
En réaction, le chef d'agence de ce service de l'Etat à Bunia salue cette décision du gouverneur militaire dans la mesure où l'OCC n'a pas été créé seulement pour travailler à la frontière". Freddy Nguomoja a, par la même occasion, déploré le fait que l'OCC a été traité d'un service de tracasserie par la fédération des entreprises du Congo.
"L'OCC n'a pas été créé pour travailler seulement à la frontière. Il travaille aussi dans les milieux urbains. La ville de Bunia a ses entrées comme Mudzi-Pela où les marchandises viennent des frontières. Quand nous travaillons au niveau de ces barrières là, c'est juste pour faire la contrevérification du contrôle qui s'est fait en amont. Nous ne faisons qu'enregistrer. Nous ne facturons pas, nous ne percevons pas. Considérer un service de l'Etat comme l'OCC comme service de tracasserie, c'est vraiment regrettable et tout le monde déplore", a dit Freddy Nguomoja à la presse le vendredi dernier.
Le numéro 1 de l'OCC a aussi démenti la déclaration faite par la FEC selon laquelle l'OCC détiendrait plus de 60 barrières sur l'ensemble de la province. Pour lui, "l'OCC n'a pas de barrières et n'a pas été dans 65 barrières au niveau de l'Ituri".
Il sied de noter que le vendredi 16 septembre, le gouverneur militaire a échangé tour à tour avec l'OCC et la FEC afin de faire une mise au point sur l'autorisation accordée à l'OCC de se réinstaller aux entrées de la ville de Bunia.
Séraphin Banangana depuis Bunia