Les propos du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, attestant que la force de frappe du M23 est supérieure à celle de MONUSCO, suscite des remous dans l'opinion congolaise.
Des organisations de la société civile avec en première ligne la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) dénoncent un complot international contre la RDC étalé au grand jour.
« En déclarant que les terroristes du M23 sont une armée dotée des armes modernes au moment où se tient la 77ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, António Guterres a remis en cause l'existence même de l'organisation des Nations Unies qui a pour mission entre autres le maintien de la paix à travers le monde. Tout en faisant semblant d'ignorer l'origine des armes sophistiquées du M23, le secrétaire général de l'ONU et la MONUSCO viennent de démontrer à la face du monde qu'ils n'étaient pas en RDC pour la paix. Le peuple congolais comprend facilement pourquoi l'embargo sur les armes a été reconduit contre la RDC », a déclaré Jonas Tshiombela, coordinateur de la NSCC, au cours d'un point de presse animé ce mardi 20 septembre 2022 à Kinshasa.
Face à cet état de choses, ces ONG estiment que la présence de la mission onusienne sur le sol congolais ne se justifie plus. Elles demandent au Gouvernement de prendre toute affaire cessante les dispositions idoines pour faciliter le départ de la MONUSCO.
« Nous prenons acte de l'aveu d'impuissance des Nations Unies d'imposer la paix en RDC et nous dénonçons ce vaste complot dont la RDC est victime avec la complicité internationale. Nous notons que si c'était l'Ukraine, le monde entier serait mobilisé par les Nations Unies avec en tête son secrétaire général. Ainsi, nous appelons toute affaire cessante que la MONUSCO puisse se retirer de la RDC étant mis dans l'incapacité d'accomplir sa mission en RDC », a souligné J. Tshiombela.
Pour avoir gain de cause, ces ONG annonce sous peu l'organisation d'une manifestation pacifique anti-MONUSCO de grande envergure.
Dans une interview accordée le dimanche dernier à la Radio France Internationale (RFI) et France 24, le secrétaire général de l'ONU a notamment affirmé que « le M23 est aujourd’hui une armée moderne avec des équipements plus perfectionnés que ceux de la MONUSCO ».
Cette affirmation corrobore celle tenue par le porte-parole de la MONUSCO, Mathias Gillmann, qui lui a d'ailleurs valu une expulsion de la RDC en août dernier. Dans la même periode, il y a eu des manifestations violentes anti-MONUSCO dans les villes de l'Est du pays.
En septembre 2021, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, et le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, avaient paraphé à Kinshasa, le « Plan de transition pour le départ échelonné de la MONUSCO » de la République démocratique du Congo.
Endossé par le Conseil de sécurité de l'ONU, ce document prévoit le retrait définitif de la mission onusienne de la RDC à l’horizon 2024.
Merveil Molo