Au total, 47 prisonniers sont décédés durant la période allant de janvier à septembre 2022 à la prison centrale de Kalemie dans la province du Tanganyika.
Ces statistiques ont été livrées par Nathan Mugisho, président du Parlement Debout Sans Tabou (une structure de la société civile), dans une interview accordée à 7SUR7.CD, le mercredi 21 septembre 2022.
Il a fait savoir que ces décès de prisonniers décriés dans cette maison carcérale sont consécutifs à la faim et au manque d'une bonne prise en charge sanitaire pour ceux qui étaient malades.
« 72 prisonniers sont malades dont 17 cas graves sans traitement, internés au dispensaire de la prison. on note 55 tuberculeux sous traitement. De janvier à septembre, 47 prisonniers sont décédés. Le gouvernement provincial, sous les effets de l'insouciance sociale, ne peut-il pas chercher à sauver ces vies humaines ? », s'est-il interrogé.
L'information est confirmée à 7SUR7.CD par le directeur adjoint de la prison de Kalemie, Célestin Mwanedi, qui indique que cette situation est consécutive notamment à la malnutrition qui frappe de plein fouet cette prison.
« Il y a un problème de la malnutrition, de la tuberculose et d'anémie. Il y a des prisonniers qui ont connu des morts subites pour n'avoir pas mangé. Au moment où je vous parle, ça fait 3 jours que les détenus n'ont pas mangé, on est en rupture de stock, nos dépôts sont vides », a-t-il déploré.
Par ailleurs, cette autorité pénitentiaire plaide pour le transfèrement, en toute urgence, des prisonniers vers les prisons à haute sécurité, en vue de désengorger cette maison carcérale.
« En urgence, nous demandons un transfèrement de tous les condamnés vers une prison à haute sécurité, notamment à Kasapa ou Buluo. Au-delà de ça, pensez aussi à la nourriture, pensionner la prison, ça va apaiser quand-même les tensions des uns et des autres, parce qu'un ventre affamé n'a point d'oreilles. Quelq'un qui est affamé ne sait pas obtempérer aux ordres », a expliqué Célestin Mwanedi.
La prison centrale de Kalemie compte 962 détenus dont 14 femmes et 46 mineurs, alors que sa capacité d'accueil avoisine 250 prisonniers.
Marcelo Mfumu, à Kolwezi