Goma : Un policier tue un civil pendant un recouvrement des taxes ordonné par le gouverneur

Mardi 11 octobre 2022 - 18:50
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Photo : Droit tiers

Un automobiliste du nom de Amisi, a été tué par un élément de la Police Nationale Congolaise ce mardi 11 octobre à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Le policier a tiré sur le civil à un check-point installé sur la route qui mène vers la Cour d'appel du Nord-Kivu, au cours d'une opération musclée de recouvrement des taxes sur tous les véhicules. Ce recouvrement forcé a été lancé à la veille, soit lundi 10 octobre, sur ordre du gouverneur militaire Constant Ndima Kongba.

« Depuis que cette opération a commencé, on savait qu'il y aura des bavures. Ici, les policiers ont voulu arrêter le véhicule, mais il chauffeur tenté de résister et le policier a décidé de lui tirer dessus, plusieurs balles. On a tous fui, dans la panique et le véhicule que le jeune conduisait est allé finir sa course sur un arbre », témoigne un commerçant interrogé sur le lieu du drame par 7SUR7.CD.

Une bavure policière, condamnée de vive voix par plusieurs personnalités sociopolitiques du Nord-Kivu. Notamment la société civile locale qui a plaidé pour la suspension de ce recouvrement avant même qu'il ne commence. Un député de Masisi, s'en prend quant à lui à l'état de siège.

« Au nom de la maximisation des recettes, un policier vient de tirer à bout portant et tuer un jeune conducteur. L'état de siège a dévié sa mission initiale de sécuriser et pacifier l'Est. Pour couvrir cet échec, les animateurs mettent en avant la maximisation des recettes obtenues sur le dos d'une population déjà meurtrie et accentuent par cela, le rejet de l'état de siège », s'indigne le député national Ayobangira Safari dans une note de dénonciation transmise à 7SUR7.CD.

Dans un communiqué qui date du 06 octobre dernier, le gouverneur militaire, le lieutenant-général Constant Ndima, a ordonné à ses services de procéder aux bouclages à dater de lundi 10 octobre pour exiger aux conducteurs de payer les taxes et impôts « relatifs à vous sécurité routière ». Il s'agit notamment de la vignette, le certificat de contrôle technique, le permis de conduire et l'autorisation annuelle de transport interurbain.

Des dizaines de barrières sont installées sur les artères principales et routes secondaires de la ville et sur les réseaux sociaux, des images montrant des accrochages entre les forces de l'ordre et conducteurs ne cessent de défrayer la chronique.

Glody Murhabazi, à Goma