Démolition des habitations le long des rails à Limete : Des habitants du quartier Industriel appellent au retrait de cette décision

Mercredi 12 octobre 2022 - 17:24
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C'est depuis le samedi dernier que l'Hôtel de ville de Kinshasa a donné le go de l'opération de démolition des constructions situées sur l'avenue Bobozo, le long des rails, dans le quartier Industriel de la commune de Limete. 

Sur place, selon le constat fait par 7SUR7.CD, plusieurs constructions considérées comme anarchiques par les autorités, ont été détruites, laissant certaines familles sans abris. 

Interrogé par notre reporter, maître Alexis Mulumba, un des habitants du Quartier Industriel, a déploré la méthode employée par les autorités de la ville pour cette opération. À l'en croire, les habitants du milieu concerné n'ont pas été avertis par les autorités et aucune mesure palliative n'a été envisagée par celles-ci. En outre, a-t-il souligné, au lieu de 15 m recommandés pour sécuriser les rails, les engins de l'hôtel de ville vont jusqu'à 40 m. 

"Ils n'ont pas été avertis et aucune communication officielle, c'est ce qui fait très mal. Nous entendons dire à la radio qu'on aurait donné des sites à N'sele pour installer les gens, c'est faux !", a-t-il déclaré. 

Par ailleurs, cet habitant du quartier Industriel à Limete a affirmé que les constructions détruites, ne sont pas anarchiques.

"Vous voyez que ce ne sont pas des constructions anarchiques parce que sur des constructions anarchiques, il n'y a pas de numéros. Mais quand vous regardez, il y a des numéros cadastrales. Cela veut dire que l'État se contredit. L'espace qui était demandé, ça, ce n'est pas Socopao, ce n'est pas Kawele, ce n'est pas Pakadjuma, l'espace qui est demandé, c'est sur les rails. Mais ça, c'est une avenue qui date de 1993. Le nom de Bobozo, c'est le nom d'un grand général que tout le monde connaît, c'est lui qui a habité ici le premier", a rappelé Me Alexis Mulumba. 

Pour préserver la quiétude de la population du coin, il a appelé les autorités tant provinciales que nationales à revenir sur leur décision qu'il qualifie d'"impopulaire". 

"Il y a toujours le parallélisme de fond et de forme, c'est ça le principe. Celui qui a pris la décision est celui qui peut revenir sur sa décision parce-que dans tout état de choses, il faudrait qu'on puisse revenir sur cette décision là parce que la décision, elle est impopulaire. Vous voyez que ç'a trouvé de la résistance sur le milieu. C'est une décision qu'il faut revoir de manière à ce qu'on puisse suivre la formule indiquée. La formule indiquée, c'est recenser et donner des mesurages : nous quittons d'ici vers là, c'est une expropriation pour une utilité publique, voici ce que nous allions faire", a soutenu cet habitant de l'avenue Bobozo. 

Entre-temps, certaines familles dont les habitations ont été démolies refusent de quitter le milieu et passent la nuit à la belle étoile.

Prince Mayiro