L'afflux des personnes fuyant les atrocités qui ont éclaté depuis le jeudi 20 octobre 2022 entre l'armée congolaise et les rebelles du M23 dans des localités à Rutshuru (Nord-Kivu) continue de prendre une allure inquiétante.
Au moins 186.000 citoyens dont plus ou moins 23.000 entre le jeudi 20 et le dimanche 23 octobre dernier, se sont déplacés depuis le mois de mars 2022, a rapporté le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies (OCHA/RDC) dans un rapport publié dimanche dernier. Parmi ces déplacés, au moins 2.500 ont traversé la frontière ougandaise.
Par ailleurs, OCHA/RDC note qu'au seul 24 octobre, plus de 11.000 autres ont également fui les violences, principalement dans les localités de Kazuba et Kabaya où des hostilités sont actuellement devenues intenses. Ce qui porte à plus de 34.000, le nombre des déplacés enregistrés jusqu'au mardi 25 octobre 2022.
"Le 24 octobre, plus de 11.000 personnes auraient fui Kazuba et Kabaya, dans la zone de santé de Rutshuru, suite aux combats entre le groupe armé M23 et l'armée congolaise. Au 25 octobre, les sources locales et humanitaires estiment qu'environ 34.500 personnes sont nouvellement déplacées dans le territoire de Rutshuru", note-t-il.
De ces jours, poursuit-il, dans le principal établissement sanitaire de Ntamugenga, une des localités qui a été le théâtre des violences, au moins 37 civils blessés y sont soignés alors qu'au moins 6.000 personnes dont la majorité sont des enfants, ont trouvé refuge dans le centre de santé et ses environs.
"Malgré les restrictions de mouvement, les acteurs humanitaires continuent de fournir une assistance aux nouveaux arrivants. Les besoins restent élevés dans les secteurs, notamment en nourriture, en abris, en articles ménagers, en soins de santé, entre autres", mentionne les Nations-Unies.
Il est à noter que ces affrontements qui ont éclaté depuis le jeudi 20 octobre ont jusque-là fait au moins 4 morts et 40 blessés selon un bilan dressé par les autorités militaires.
Après une apparente accalmie observée depuis le lundi 24 octobre, l'armée congolaise tente de reconquérir certaines localités déjà passées entre les mains de l'ennemi. Les forces vives témoignent que depuis le matin de ce mercredi 26 octobre, les forces loyalistes larguent des bombes vers Ntamugenga, Chanzu Runyonyi et Kabindi.
Isaac Kisatiro, à Butembo