Depuis sa résurgence, le mouvement rebelle M23 a occasionné, jusqu'au 12 novembre 2022, le déplacement de 234.488 personnes dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC.
C'est ce qui ressort du rapport d'analyse de crise publié par l'Organisation Internationale pour les Migrants (OIM). Selon les résultats de ces évaluations, ces 234.488 déplacés représentent 40.027 ménages depuis le début de la crise jusqu'au 12 novembre 2022.
« Ces personnes ont trouvé refuge à la fois dans des communautés d'accueil et des centres collectifs dans les territoires de Rutshuru, Nyirangongo et Lubero, pour certains. Pour d'autres en Ouganda. Il convient de noter que de nombreux ménages sont restés dans quelques 139 villages contrôlés par le M23 malgré la menace sécuritaire, les perturbations de leurs moyens de subsistance et accès aux services de base », indique ce rapport.
Soulignons que la multiplication des incidents sécuritaires en République démocratique du Congo, notamment dans la partie Est du pays, a entraîné des déplacements de population et des besoins humanitaires subséquents.
Pour mieux comprendre l'ampleur des tendances de déplacement et les besoins des populations déplacées, l'OIM a mis en œuvre son volet d'évaluation de crise axé sur la crise du M23.
Les évaluations de crise sont mises en œuvre pour collecter des données sur les populations dans des contextes de crise prolongée ayant entraîné des déplacements importants. En tant que sous-composante de la méthodologie de suivi de la mobilité, les évaluations sont menées à la fois sur le terrain et par le biais d'un large réseau d'informateurs clés afin de fournir un aperçu contextuel en capturant les meilleures estimations de la présence de la population affectée par zone.
Il s'agit là d'un outil qui permet d'informer l’action humanitaire et faciliter la prise de décision concernant la priorisation des ressources et des interventions humanitaires.
Orly-Darel Ngiambukulu