RDC/Élections - Charte USN: le camp présidentiel se met en ordre de bataille, Bemba et Kamerhe postposent leurs ambitions présidentielles pour Tshisekedi 

Jeudi 6 avril 2023 - 11:47
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L’objectif de tout parti politique ou regroupement politique étant de conquérir le pouvoir et de le conserver le plus longtemps possible, le président Félix Tshisekedi vient de formaliser sa machine politique et électorale, Union Sacrée de la Nation (USN), dans la perspective des élections générales prévues en décembre 2023. 

Des leaders politiques et des personnalités diverses, représentant plus de 300 partis, ont signé le 5 avril la charte de l’USN en vue d’assurer, secret de polichinelles, la réélection de Félix Tshisekedi. Et pourquoi pas, rafler les mises aux législatives nationales et aux provinciales.

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A 8 mois des élections générales, le camp présidentiel se met en ordre de bataille
 
Mercredi 5 avril 2023, à Kinshasa, est le jour choisi par la majorité présidentielle et ses alliés pour adopter à l’unanimité et de manière solennelle la charte constitutive de l’Union sacrée de la nation. 
Cette plateforme politique et électorale compte désormais des organes pour sa gestion.  Une mosaïque composée aussi bien d’anciens opposants au régime que des alliés aux ambitions présidentielles.

La coalition est placée sous les auspices du président Tshisekedi. Il sera secondé par un praesidium composé de : 

1. Jean-Pierre Bemba (Vice-Premier ministre de la Défense et leader du MLC), 

2. Vital Kamerhe (Vice-Premier de l’Economie et leader de l’UNC), 

3. Augustin Kabuya, le chef de l’UDPS, parti au pouvoir, 

4. Christophe Mbosso  (le président de l’Assemblée nationale), 

5. Modeste Bahati (Président du Sénat et leader de AFDC-A),

6. Jean Michel Sama Lukonde (le Premier ministre).

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L’USN dispose de 4 organes : le Congrès, la haute autorité publique, le présidium et la conférence des présidents.

L’USN veut l’unité et rassembler large, ses portes restent ouvertes

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Les membres de l’USN se sont engagés de ne jamais faire des déclarations contre la coalition ou de poser des actes de nature à saper l’image de Félix Tshisekedi, sous peine de sanctions.  D’où cet appel de Kabuya à la sincérité. 
 

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« Aujourd’hui, le monde entier nous regarde. À chaque moment, quand il y aura des petits problèmes entre nous, qu’on les gère avec sagesse. Faisons un effort de nous supporter mutuellement. Il n’y a pas de saint. Quand certains veulent rejoindre l’Union sacrée, qu’on ne tienne pas de discours discriminatoires : Lui, c'est un tel, etc. Non. Le chef de l’État a besoin de tout le monde pour le pays », a-t-il interpellé.

Certes, la charte ne désigne pas Félix Tshisekedi comme candidat à la prochaine présidentielle, mais le texte impose à tous les membres un soutien indéfectible au candidat qui sera désigné et de lui assurer une majorité parlementaire stable. Félix Tshisekedi n’a jamais fait mystère autour de son ambition de briguer son deuxième mandat. Son premier mandat ayant été perturbé lors de ses deux premières années par les conflits avec la famille politique de son ex-allié Kabila. 
 

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« Bemba et Kamerhe postposent leurs ambitions présidentielles »

Des figures de proue politiques comme Bemba, Kamerhe, Bahati ont tu momentanément leurs ambitions présidentielles au profit de la réélection de Félix Tshisekedi. D’autres figures politiques importantes ont rejoint l’USN. Il s’agit notamment de Mbusa Nyamwisi, l’ex-VPM Mukoko Samba, des Mobutu, Julien Paluku, Gode Mpoyi, etc.

Bemba ou Vk futur 1er ministre ?

Il faut saluer le génie politique d’avoir réussi le pari de bâtir une large coalition politique et électorale avec deux alliés avec lesquels ils s’étaient brouillés un temps. Bemba et Kamerhe ont donc reporté leurs ambitions présidentielles pour 2028. Mais en cas de victoire électorale en 2023, la Primature pourrait revenir à l’un de ses deux poids lourds politiques. Ne leur restera alors qu’une marche pour la magistrature suprême.

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L’opposition divisée condamnée à s’unir

En mettant son camp on ordre de bataille, Felix Tshisekedi condamne l’opposition à s’unir. Sinon, elle risque d’être battue à plates coutures lors des élections générales. Fayulu, Kabila, Muzito, Katumbi, Mukwege, savent ce qu’il leur reste à faire : s’unir ou périr, politiquement parlant. En boycottant le processus électoral, l’ex-président Kabila a laissé un espace politique convoité aussi bien par le pouvoir que par l’opposition. Même en boudant le processus électoral, son influence politique demeure.