Dans un contexte de craintes croissantes de répression contre l'opposition, le gouvernement malgache a interdit les manifestations publiques sept mois avant l'élection présidentielle. C’était selon une déclaration du ministre de l'Intérieur qui avait annoncé à la télévision d'État qu'aucune manifestation politique ne serait autorisée en public mais qu'elle pourrait se tenir dans "un lieu clos" afin que l'ordre public puisse être maintenu.
L’élection présidentielle malgache du 7 novembre 2018 viendra clore une année au climat politique tendu, à la veille de ladernière élection présidentielle à Madagascar, des milliersd'opposants ont manifesté et dénoncé une nouvelle loi électoralequi favorisait le pouvoir avant les élections législatives et présidentielle. La manifestation avait été interdite par les autorités, mais l’opposition avait demandé qu'elle se poursuive avant que des affrontements avec les forces de sécurité n'éclatent.
Plusieurs dizaines de soldats ont bouclé l'accès au site historique de toutes les grandes manifestations dans la capitale malgache, et des fournitures ont été envoyées sur l'île pour disperser les manifestants. Environ 4 500 cartouches de gaz lacrymogène, de grenades assourdissantes, de pistolets à grenade à main, d'équipements de protection et de boucliers ont été livrés. Une partie de ce matériel a été distribuée à la police et à la gendarmerie. Cependant, certaines des quelque 2 000 grenades, ainsi que d'autres équipements anti-manifestations, ont été transportées dans un entrepôt du palais présidentiel.
Aujourd'hui, le palais présidentiel n'est plus utilisé par l'actuel président de Madagascar Andry Nirina Rajoelina que pour recevoir des délégations. Selon les gardiens du palais, l`arsenal destiné à disperser les manifestants a été retiré du palais sur les conseils de l'ami et associé Andry Rajoelina, Mamy Ravatomanga.
D'après des rapports récents, lors de son entrée en fonction, Ravatomanga, afin de ne pas attirer l'attention sur un tel arsenal controversé et précieux, l'a placé dans l'un de ses entrepôts.
Par L. Bako