Coopération RDC - Chine : Double événement positif autour du contrat sino-congolais (Tribune de Joe-Roland Katshang)

Jeudi 29 juin 2023 - 11:23
Image
Droits tiers

La date du mercredi 21 juin 2023 va marquer d’une pierre blanche les relations diplomatiques et de coopération entre Kinshasa et Pékin. En effet, d'un côté, il y a eu une conférence de presse animée par Zhao Bin, nouvel ambassadeur de la République Populaire de Chine en République Démocratique du Congo. De l'autre, une séance de travail entre l'APCSC, la SISC et l’ACGT impliquées dans le volet « Infrastructures » du contrat sino-congolais…
 
Directeur général de l’Agence de Pilotage, de Coordination et de Suivi des conventions de Collaboration (APCSC), Freddy Yodi Shembo a évoqué en particulier cinq projets d'infrastructures sélectionnées par le Gouvernement congolais : 
- pour la province du Kongo Central, les routes « Manterne-Tshela-Singini »,
- pour la province du Sud-Kivu, la route « Bukavu-Kamanyola » et le « stade de Bukavu », 
- pour le Kasaï et le Kwilu, la route  « Mbuji-Mayi/Mweneditu-Idiofa »
Normal : la particularité du contrat sino-congolais est que la charge de sélectionner les projets d’infrastructures relève des autorités congolaises ; celle du financement incombe à la SICOMINES S.A. 
Freddy Yodi a exprimé le souhait de voir les travaux refléter « la nouvelle philosophie de collaboration avec les Entreprises des travaux » et que « Que cela marque (...) un nouveau départ pour la qualité et le sérieux à y mettre ».
Il s'est réjoui en plus du sens d'ouverture du partenariat RDC-Chine, notamment dans la sous-traitance intégrant les entreprises congolaises. 

Prenant la parole à son tour, Nicolas Nzau Nzau, Directeur général de l'Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT), a affirmé la détermination de son établissement de veiller à la qualité des ouvrages à construire dans le cadre du programme. 

On se souviendra qu'en janvier 2023, la Société d'Infrastructures Sino-Congolaise (SISC S.A.) et la Société Congolaise des Mines (SICOMINES S.A.) se sont intervenues dans les travaux de la 2ème phase de la réhabilitation et de la modernisation de la RN1, précisément le tronçon Mbuji-Mayi/Mwene-Ditu, au Kasaï Oriental.

« Nous sommes très honorés d’avoir l’opportunité de participer à cette œuvre exaltante, nous avons eu une expérience positive et intéressante lors de la collaboration avec l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT), ce qui constitue la preuve que nos deux peuples sont engagés à travailler ensemble pour la transformation de votre pays », avait déclaré le Directeur général de la SISC S.A. Pang Long.
Trois mois plus tôt, les autorités congolaises venaient de lancer à Kinshasa les travaux de l’avenue Nzolana sélectionnée dans la phase 2 des infrastructures retenues dans le cadre du même contrat. 
 
DES SIGNAUX À ENCOURAGER
 
Le même mercredi 21 juin 2023, Zhao Bin, nouvel ambassadeur de la RPC en RDC, a livré la position officielle de son gouvernement par rapport à ce contrat.

« ... je pense qu’il faut d’abord mettre ce contrat dans le contexte actuel. A l’époque (…), investir dans les mines congolaises n’était pas aussi attractif qu’aujourd’hui. Il y avait peu d’investisseurs étrangers qui s’y intéressaient, et le bon déroulement de ce projet de coopération avec l’arrivée des entreprises chinoises, son succès ont permis à attirer davantage d’investisseurs à suivre le pas. Cela a permis au Congo de développer ce secteur en peu de temps », avant de poursuivre : « Deuxièmement, la contribution de ce contrat pour le pays est réelle, en matière de construction des infrastructures ; par exemple la rénovation du boulevard du 30 juin, l’avenue du Tourisme, le boulevard Triomphal, l’hôpital du Cinquantenaire etc. ».
La 2ème vague, a-t-il révélé, concerne les projets validés par les autorités congolaises pour un financement de 150 millions de dollars. 

« En termes de création d’emplois, ce projet a permis de créer vingt mille emplois pour le secteur d’infrastructures et dix mille emplois dans le secteur minier ».
Autre information importante livrée : l’exécution du contrat sino-congolais « couvre une dizaine d’années
». 

Pour l’ambassadeur, « il est tout à fait normal qu’intervienne dans un camp comme dans l’autre un différend ». Et d’ajouter : « Je suis convaincu qu’à la lumière de l’esprit d’amitié et de pragmatisme et d’équité, on arrivera à trouver un dénouement heureux de ce différend et cela va être une des priorités après la prise de ma fonction et je vais accompagner la discussion en cours entre les autorités congolaises et le groupe d’entreprises chinoises pour trouver une bonne méthodologie pour régler ce différend ».
Ainsi, entre Kinshasa et Pékin, la normalisation s’opère avec des signaux positifs. Des signaux à encourager vivement. 
 
Joe-Roland Katshanga / Analyste Politique