Kinshasa : Les institutions judiciaires, les acteurs étatiques et la société civile formés pour appliquer les lois de la conservation de la biodiversité 

Jeudi 29 juin 2023 - 19:03
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Le Conseil pour la défense environnementale par la légalité et la traçabilité (CODELT) a organisé, le mardi 27 juin à Kinshasa, un atelier de renforcement des capacités des acteurs étatiques et non étatiques impliqués dans la lutte pour la conservation de la nature et la répression des crimes fauniques en RDC. Les discussions ont tourné sur le contenu des ouvrages « Droit pénal congolais de la conservation de la nature » et « Les Codes verts Tome 2 » récemment publiés par cette organisation.

Tenu avec l’appui financier de la Coopération allemande (GIZ), cet atelier a réuni particulièrement des cadres de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN); ceux du ministère de l’environnement et du développement durable, entre autres la direction générale des forêts (DGF) et la direction de la conservation de la nature (DCN); les institutions judiciaires et des organisations de la société civile environnementale.

A la presse, le directeur exécutif de CODELT, André Hilaire Kashikisha, a expliqué qu’il est prévu que le contenu de deux ouvrages soit vulgarisé auprès des acteurs de la conservation de la biodiversité sur l’ensemble du pays.

« Avec notre bailleur qui est la Coopération allemande, il était question non seulement que nous produisions les ouvrages mais aussi que nous formions les administrations et autres parties prenantes sur leur contenu. Il faut donc qu'il y ait des séances de discussion avec les personnes qui s'occupent de la conservation de la nature, les directions techniques du ministère de l'environnement, la justice et les organisations de la société civile environnementale sur le contenu de ces ouvrages pour qu'elles puissent savoir comment en faire usage dans leurs activités quotidiennes », a-t-il dit.

Pour l’ICCN, ces ouvrages vont permettre à son personnel, particulièrement celui qui exerce directement dans les aires protégées, de bien maîtriser le cadre juridique qui régit la conservation de la nature en RDC.

« La publication de ces deux ouvrages nous réjouit à l’ICCN dans la mesure où ils vulgarisent les lois susceptibles de nous aider à résoudre les problèmes de braconnage et autres crimes contre la conservation que nous rencontrons sur terrain. Nous gérons plus de 13% de l’étendue du pays, il est donc important que tous ceux qui sont impliqués dans cette gestion, notamment les chefs de sites et les écogardes, maîtrisent le cadre juridique qui régit leur travail. C’est dans le cadre de la vulgarisation de ces ouvrages qu’une formation des OPJ est programmée d’ici là. Ils devront s’approprier ces ouvrages parce qu’il est question de l’application de la loi », a dit Berthold Ofutanya, représentant du directeur général de l’ICCN à cet atelier.

De son côté, le représentant de GIZ a déclaré que son organisation est impliquée dans la promotion de la protection de la biodiversité en  RDC vu les menaces anthropiques qui pèsent sur elle.

« La protection de la biodiversité congolaise est une action essentielle d'abord pour le pays et sa population mais aussi un enjeu planétaire. C'est pourquoi la GIZ travaille la main dans la main avec les acteurs étatiques de la conservation car ils font face chaque jour à des menaces constantes dans leur travail. Les parcs et autres aires protégées congolais sont gravement menacés par des pratiques illégales, les forêts sont détruites tous les jours. C'est pourquoi il est important que ces  acteurs de la conservation aient l'appui des autres institutions étatiques et de la société civile pour pouvoir bien faire leur travail », a-t-il déclaré.

D’après CODELT, les discussions sont en cours avec le conseil supérieur de la magistrature et des bailleurs de fonds pour que des formations similaires se déroulent également en provinces et des milieux ruraux où la criminalité faunique est trop élevée.

Bienfait Luganywa