RDC - 30 Juin 1960:  "J'aurais voulu naître Congolais, mais dans un siècle, lorsque le Congo, ce colosse endormi, se réveillerait enfin pour embrasser sa destinée de puissance mondiale." (Ezborah Lubamba)

Vendredi 30 juin 2023 - 15:04
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J'aurais voulu naître congolais, mais dans un siècle, lorsque le Congo, ce colosse endormi, se réveillerait enfin pour embrasser sa destinée de puissance mondiale. Non pas le Congo actuel, où la souffrance se cache derrière chaque sourire, où l'abondance de ressources naturelles contraste cruellement avec l'indigence de son peuple. Non, je parle d'un Congo resplendissant, berceau d'une civilisation nouvelle et éblouissante.

Un Congo où les lumières des grandes villes, Kinshasa, Lubumbashi…, rivaliseraient avec l'éclat des étoiles dans le ciel. Des cités où l'architecture grandiose rend hommage à notre riche histoire tout en élevant nos yeux vers un avenir lumineux. Des villes dont les habitants sont les créateurs, les inventeurs, les penseurs qui façonnent notre monde.

J'aurais voulu naître congolais lorsque notre fleuve majestueux, deviendrait la veine pulsante de notre nation, irriguant la vie et l'énergie dans chaque recoin de notre pays. Quand il cesserait d'être une simple voie d'eau pour devenir un des symboles vivants de notre indépendance et de notre réussite.

J'aurais voulu naître congolais lorsque nos ressources naturelles seraient exploitées par et pour le peuple congolais d’abord. Lorsque les diamants, l'or, le coltan, le cobalt cesseront d'être synonymes de corruption et d'exploitation pour devenir les piliers de notre prospérité, alimentant un essor économique qui élèverait chaque Congolais.

J'aurais voulu naître congolais lorsque notre système éducatif, riche de sagesse ancestrale, serait devenu un phare d'excellence pour le monde entier. Lorsque nos écoles, nos universités seraient les creusets de l'innovation et de la pensée critique, façonnant la prochaine génération de leaders qui dirigeraient le monde avec sagesse.

J'aurais voulu naître congolais lorsque notre culture, nos traditions, nos musiques notre amour pour Dieu et nos arts se seraient épanouis, captivant le monde entier avec leur beauté et leur profondeur. Lorsque la rumba, cette mélodie qui bat dans nos cœurs, deviendrait l'hymne de l'humanité.

J'aurais voulu naître congolais lorsque le cri de notre souffrance se serait transformé en un chant de victoire, un chant qui résonne dans chaque rue, chaque maison, chaque cœur. Quand le nom du Congo serait synonyme d'espoir, de force, de résilience et de prospérité.

Oui, j'aurais voulu naître congolais, mais dans un siècle. Lorsque le Congo, cette terre sacrée, cette mère bien-aimée, sera une puissance mondiale, un phare de lumière dans un monde qui en a tant besoin. Lorsque le Congo ne sera plus simplement une nation, mais une idée, un rêve, une vision d'un monde meilleur.

Hélas, suis né avant cette épopée, une génération presque perdue.
A ma petite échelle je me bats maintenant pour que mes enfants vivent dans ce congo qui le fait rêver à chaque fois que je ferme mes yeux

Vive les 63 ans