Les victimes des atrocités dues au phénomène "Kamuina Nsapu", un conflit de pouvoir coutumier, qui avait secoué la région du Kasaï entre 2016 et 2017, continuent de réclamer "Justice" pour “tout le mal subit”.
Elles l'ont rappelé le mercredi 02 août à Kananga, Chef-lieu du Kasaï-Central, à l'occasion de la commémoration du Génocost, marquant le début du conflit armé le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale en République démocratique du Congo.
“Nous les victimes, nous demandons que le chef de l'État s'implique pour que ceux qui nous avaient fait subir les violences puissent être arrêtés et jugés. Et aussi, que le président de la République ouvre son œil pour qu'il y ait réparation de toutes les violences que nous avons subies afin que nous nous réjouissions”, a déclaré à la presse, Jean-Pierre Padibualu, secrétaire général de l'association des victimes du Kasaï-Central.
Il a également demandé aux autorités de tout faire pour “qu'il y n'ait plus massacre” en République démocratique du Congo.
Comme dans certaines villes, le Génocost a été commémoré à Kananga, à la place “mutique” de l'Indépendance où des photos des victimes qui ont péri durant les différentes guerres au pays, ont été exposées devant les autorités provinciales.
Le gouverneur de province ad intérim, Martin Makita, a déposé une gerbe de fleurs en mémoire des victimes avant d'échanger avec un échantillon de victimes du phénomène "Kamuina Nsapu" présentes à la cérémonie pour les réconforter.
La loi fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et autres crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité a institué une journée nationale d'hommages aux victimes précitées et aux personnes qui leur ont apporté secours et assistance. Cette journée est célébrée chaque le 2 août et dénommée Génocide à de fins économique “GENOCOST”.
Parmi les objectifs de la journée, c'est apporter un signal fort aux agresseurs “que nous ne leur permettrons plus de voler nos vies et de contrôler nos”. S'agissant des résultats attendus, c'est notamment annoncer les grandes réformes juridiques relatives à la protection et la réparation des victimes.
Au Kasaï-Central, le gouverneur John Kabeya a investi, le 16 août 2022 à Kananga, les membres de la Commission justice, vérité et réconciliation (CVJR). Cette structure a été mise en place sur demande de la population pour apporter des réponses aux victimes du phénomène "Kamwina Nsapu".
A travers cette commission, le gouvernement provincial entend amener sa population à connaître la vérité sur ce qui s’est passé dans cette région entre 2016 et 2017 et obtenir réparation et éviter que cela ne se reproduise.
Alain Saveur Makoba, à Kananga