RDC : Des spécialistes de la maladie des reins plaident pour le déblocage de la proposition de Loi sur la transplantation

Dimanche 27 août 2023 - 11:48
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Ouvert mercredi dernier, le premier congrès de la Société Congolaise de Néphrologie (SOCONEPH) s'est clôturé vendredi 25 août 2023 à Kinshasa. Plusieurs thèmes visant l'amélioration de la prise en charge des maladies des reins en RDC ont été explorés. 

Des nephrologues, des médecins généralistes, des infirmiers, des techniciens du domaine médical et des personnes souffrant des maladies rénales qui ont pris part à ces assises ont plaidé pour la promulgation de la proposition de Loi sur la transplantation d'organes humains qui a été adoptée par le Sénat, mais bloquée au niveau de l'Assemblée nationale. 

Ce plaidoyer a, avant tout, était fait par le professeur Kaumba Lufunda. Présentant l'économie de cette proposition de Loi, ce senateur a souligné que la transplantation n'est pas interdite par la Constitution congolaise, encore moins par la Loi sur la santé publique et d'autres textes légaux et réglementaires en vigueur en RDC. 

« La transplantation n'est pas interdite en RDC. Ce que nous voulons faire, c'est de réglementer la pratique de la transplantation en RDC. Il faut une loi pour apprendre aux gens dans quelle condition on peut transplanter et dans quelle autre autre on ne peut pas transplanter, quelles sont les procédures, quels sont les hôpitaux et comment doit-on qualifier le personnel qui opère la transplantation », a-t-il déclaré. 

Cet ancien recteur de l'Université de Lubumbashi a saisi cette occasion pour fustiger la résistance observée du côté des élus nationaux quant à cette proposition de loi. Plutôt que d'adhérer à une folle rumeur selon laquelle cette loi occasionnerait le trafic des organes humains, le professeur Kaumba Lufunda a appelé les députés nationaux à analyser froidement ce texte et à accepter d'en discuter pour écarter ce qui dérange. 

« Chaque fois qu'on parle de nouvelles pratiques qui touchent à la santé, il y a des réticences. Il ne faut pas croire que les gens vont se cabrer indéfiniment. Il y a un travail de pédagogie que nous devons faire au niveau de l'Assemblée nationale pour que le processus puisse continuer. Les rumeurs de ce genre ont toujours existé. Aujourd'hui, il y a le trafic des organes humains. Il faut avoir une loi qui interdit cela », a-t-il déclaré. 

Et de poursuivre : « Dans cette Loi, il est par exemple prévu que le médecin qui a constaté le décès ne peut pas transplanter. C'est pour éviter qu'un médecin qui reçoit un accidenté et qui voit qu'il y a une possibilité de récupérer les organes ne puisse accélérer sa mort. Refuser de réglementer, d'encadrer la pratique, c'est simplement favoriser la pratique anarchique. Maintenant que la Loi traine, depuis le 23 novembre 2022 jusqu'à cette date, le nombre d'enfants décédés de suite de la drépanocytose, les anémies SS, c'est énorme. Pourtant, il n'y a qu'un seul traitement au monde de cette anémie, c'est la greffe de la moelle osseuse. Ces enfants auraient pu être sauvés ».

Président du comité organisateur de ce congrès, le professeur Ernest Sumahi a rassuré que la RDC dispose actuellement des ressources humaines suffisamment qualifiées pour pratiquer la transplantation. Il a plaidé pour la mise en place en RDC des plateaux techniques adéquats. 

Pour le président de la Société Congolaise de laSOCONEPH, le professeur Nazaire Nseka, cet atelier restera dans les annales de l'histoire, tant il permettra l'ameliortion considérable du traitement des maladies rénales en RDC. Il a insisté sur l'importance de la prévention et du dépistage en vue de la détection précoce de la maladie. 

« Le congrès a pu mettre en évidence plusieurs problèmes. Le problème d'accès aux soins, celui en rapport avec la dialyse, avec la détection et la prévention des maladies des reins qui doivent être renforcées. La dialyse est un échec du Nephrologue. Nous ne devons pas voir notre population arriver à la dialyse. Nous devons tout faire pour prévenir. Nous devons évoluer vers la greffe de la transplantation. Nous devons dépasser les fake news », a-t-il martelé. 

Ce congrès n'a pas que connu la participation du personnel médical. Les membres de l'association des personnes vivant avec la maladie rénale ont fait des témoignages dans la salle pour montrer aux congolais qu'il est possible de se guerrir de cette pathologie. C'est le cas du président de cette structure qui dit avoir été transplanté il y a 8 ans et qui vit normalement sans ses reins naturels. 

ODN