En prélude de la conférence Skill for Africa annoncée pour 2024 à Londres en Angleterre, la ville de Kinshasa a accueilli, samedi 26 août, la pré-conférence de cet événement, organisée en partenariat avec la société Vodacom.
Placée sous le thème : « Intégration, Rétention et Sécurisation des jeunes talents de diaspora et local dans le marché de l’emploi et de entrepreneuriat », cette avant-première de Skill for Africa avait pour but d’annoncer les couleurs de ce forum conçu pour encourager la diaspora africaine qualifiée à contribuer activement à l’émergence et à la croissance du continent, lequel rassemblera des entreprises qui souhaitent investir dans le capital humain et contribuer au développement de l'Afrique.
Au cours de cette pré-conférence, 4 panels ont été organisés, connaissant la participation de plusieurs personnalités du pays, notamment le président du CSAC Christian Bosembe, qui s’est exprimé sur les mécanismes d’intégration de la jeunesse : politique publique, profil du jeune, la DGA de la société Vodacom Pamela Ilunga, qui a présenté l’impact du déficit de compétences sur la production, le DG de l’Agence pour le Développement du Numérique (ADN) Dominique Mugisha, qui a orienté son intervention sur la promotion des talents locaux et l’exploitation des talents de la diaspora et le président de la commission OHADA, le professeur Roger Massamba.
Soulignant qu’il est primordial d’avoir 3 types de compétences notamment le savoir, le savoir-faire et le savoir-être, la DGA de Vodacom Pamela Ilunga a insisté sur la nécessité d’investir dans la formation des jeunes, surtout dans le domaine de télécommunications.
« Il y a un vrai besoin d’investir sur la formation et le développement des compétences en RDC. Particulièrement chez nous et ou les entreprises sont très souvent obligées de refaire la formation de base des jeunes employés, moi je ressors des ressources humaines, nous avons un programme au sein de Vodacom, Élite, où nous allons dans les universités à travers la République pour chercher les meilleurs, lauréats de ces universités, et malgré le fait que ces personnes ont eu des superbes notes, on ne regarde pas que les notes de L2, à l’époque on allait jusqu’en G1, G2, G3 et L1, pour s’assurer que ces notes étaient sur une constance. Mais quand nous amenons ces personnes, nous avons quand-même ce besoin de passer deux ans sur des formations intenses pour s’assurer que ces personnes soient à niveau. Ça c’est une réalité », a dit Pamela Ilunga.
La formation, a-t-elle souligné, donne des compétences et des connaissances, tout en amenant le personnel à mieux comprendre et s’insérer dans la culture de votre société. Elle permet également de mesurer des performances et préparer les employés à plus de responsabilité.
« Les compétences en ressources humaines sont cruciales pour l’innovation et la croissance d’une entreprise et de la société. Une entreprise comme la nôtre, qui est dans la technologie, nous devons en permanence innover. Nous devons en permanence développer des idées, de nouveaux produits et nous ne sommes pas en compétition que dans le marché local. Nous sommes en compétition dans un marché international. D’où, le besoin pour nos talents congolais de ne pas seulement se fier et se baser à la compétition locale, mais il faut aussi regarder qu’est-ce qui se passe à l’étranger. Je pense sincèrement qu’en investissant dans le développement des compétences, à travers la formation, les entreprises augmenteront l’efficacité. Il est plus qu’urgent en RDC d’investir davantage sur le capital humain », a martelé la DGA de la société vodacom.
Ce forum, ont noté les organisateurs, a permis aux différents acteurs de pousser des réflexions sur les enjeux et défis de l’heure auxquels est confrontée la RDC et de trouver quelques pistes de solution pour permettre au pays d’embraser la voie du développement.
« Nous sommes ravis de clôturer cette pré-conférence sur les talents de la diaspora et les talents locaux, pour le développement de la RDC. Cette pré-conférence a été une occasion exceptionnelle de réunir des experts, des professionnels et des passionnés, tous animés par la volonté de contribuer à l’émergence de notre cher. Nous avons discuté en profondeur de la problématique des talents dans notre pays, et de l’importance de valoriser à la fois les compétences de la diaspora congolaise et des talents locaux. La diaspora avec son expérience internationale et ses compétences diverses représentent une source précieuse pour soutenir le développement de la RDC. Leurs expertises et leurs réseaux peuvent contribuer à renforcer les capacités locales à favoriser l’innovation dans divers secteurs. Cependant, nous ne devons pas sous-estimer les talents locaux qui sont les véritables acteurs du changement dans notre pays et connaissent les réalités locales, les défis, les opportunités qui se présentent à nous », a dit Lorris Kassongo, responsable de Skill4africa.
Et à lui d’ajouter : « Leur passion, leur créativité et leur détermination sont les atouts essentiels pour le développement de la RDC. Au cours de cette conférence, nous avons partagé des idées, des expériences et des bonnes pratiques pour renforcer la collaboration entre la diaspora et les talents locaux. Nous avons exploré le moyen de favoriser le transfert des connaissances, de promouvoir la formation et le mentorat ainsi que de faciliter l’accès aux ressources et au financement nécessaire pour concrétiser les projets innovants. Nous avons également souligner l’importance de créer un environnement propice à l’épanouissement des talents en renforçant les infrastructures, en favorisant l’entrepreneuriat et en encourageant la collaboration entre les différents acteurs du secteur ».
La société Vodacom, engagée à faire valoir son leadership et apporter sa contribution pour le retour des compétences rares, surtout dans le domaine de la technologie, pouvant accompagner la révolution numérique dans le pays, s’est jointe à cette initiative dans l’objectif de :
- Asseoir son positionnement d’employeur de choix ;
- Contribuer au développement des talents locaux, ainsi que la création d'un écosystème durable d'opportunités pour la jeunesse congolaise ;
- Amplifier la portée de l’événement.
Du reste, les participants ont appelé les jeunes à s’impliquer davantage dans l’entrepreneuriat. Ils ont aussi demandé aux autorités de mettre en place toutes les conditions afin d’encourager les initiatives des jeunes entrepreneurs.
Jephté Kitsita