Carnage à Goma : Le gouvernement prend en charge l'inhumation de 57 corps des victimes

Mardi 19 septembre 2023 - 08:21
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7sur7

Le gouvernement de la République démocratique du Congo a inhumé des dizaines de corps des victimes du carnage perpétré par les Forces Armées le 30 août dernier à Goma, lors d'une répression sanglante.

Les corps ont été mis sous terre en fin de journée du lundi 18 septembre 2023 au cimetière Makao après une concertation entre les familles et le gouvernement.

Le vice-premier ministre et ministre de l’intérieur Peter Kazadi, a indiqué que le gouvernement a pris en charge tous les frais funéraires et remis une enveloppe à chaque famille "pour qu'elles fassent leur deuil d'une manière plus ou moins acceptable".

Ce membre du gouvernement Sama a déposé une gerbe des fleurs sur un cercueil, devant des membres de familles en émotions et en larmes. D'après Peter Kazadi, l'actuel décompte fait état de 57 morts, mais seules 40 familles sont identifiées.

Dans une interview accordée à 7SUR7.CD, le député élu de Goma, Jean-Baptiste Kasekwa, a accusé le président Félix Tshisekedi d'être auteur, co-auteur ou complice de ce crime en vertu de l'article 165 de la constitution et l'article 10 de la loi portant fonctionnement de la Garde Républicaine. Selon lui, le chef de l'Etat étant le commandant de la Garde Républicaine, devrait être accusé de haute trahison.

Ce député de l'opposition a fait part de sa décision d'initier une action parlementaire contre le gouvernement. Ce dernier devra s'expliquer sur les motivations d'avoir "massacré" de nombreux civils désarmés. À ce jour, Jean-Baptiste Kasekwa affirme que son monitoring fait état de 75 morts, contrairement aux bilans avancés par les autorités.

Pour l'instant, deux procès sont en cours à Goma. L'un contre une centaine des membres de la secte qui avait organisé la manifestation anti-ONU, étouffée dans l'œuf par l'armée. Ils sont accusés de participation à un mouvement insurrectionnel.

L'autre procès est celui de six militaires de la Garde Républicaine, dont deux officiers, poursuivis pour crime contre l'humanité, destruction des effets militaires et incitation des soldats à commettre des actes contraires à la discipline.

Glody Murhabazi, à Goma