Une carence des produits pétroliers frappe plusieurs villes de la République démocratique du Congo. Depuis trois jours, des pétroliers sont en grève et les prix des carburants ont sensiblement grimpé chez les revendeurs suite à la fermeture des stations-service.
La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu déjà affectée par les effets économiques de la guerre du M23, est aussi touchée par la rupture des stocks des carburants.
Le litre d'essence est passé de 3.000 à 6.500 Francs Congolais (environ 3 dollars américains). Automobilistes, habitants et pétroliers, lancent un cri de détresse.
"La population souffre, le prix des carburants a considérablement grimpé et toutes les stations-service ont fermé, elles ne peuvent pas fonctionner car le gouvernement ne fixe pas la bonne structure des prix. Si le gouvernement fixe aussi des prix élevés, nous allons souffrir davantage. Nous demandons au gouvernement d'aider la population en fixant une bonne structure qui revoit les prix à la baisse. Aujourd'hui, même si on a une urgence d'aller à l'hôpital, on ne saura pas car il n'y a pas de carburant", a déclaré Shadrack Buregeya Emmanuel, habitant de Goma dans une interview accordée ce dimanche 22 octobre à 7SUR7.CD.
Les pétroliers eux, attendent du gouvernement le respect des engagements pris au cours de la réunion tenue le 30 septembre dernier sous la houlette de Vital Kamerhe, vice-premier ministre et ministre de l'économie nationale.
"C'est depuis longtemps que nous sommes en train de travailler à perte. Depuis un certain temps sur le marché international, les produits pétroliers sont en hausse. Le taux de change également à beaucoup grimpé. Beaucoup de stations ont fermé les portes ou ont changé de propriétaire parce que les anciens sont tombés en faillite", déplore Providence Muhiga, président des pétroliers du Nord-Kivu.
De l'autre côté du lac dans la ville de Bukavu, le litre d'essence se négocie jusqu'à 8.000 Francs Congolais. Dans la zone sud du pays, la grève se poursuit également. Les prix du transport en commun a doublé, voire triplé dans les villes concernées.
Glody Murhabazi, à Goma