Élections : La synergie des organisations de la société civile déplore la campagne électorale précoce de certains candidats 

Vendredi 10 novembre 2023 - 08:59
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Au cours d’une conférence de presse le mercredi 8 novembre 2023, la synergie des organisations membres de la société civile, regroupant en son sein : Agir pour des élections transparentes et apaisées, le Comité national femme et développement, l’Association africaine de défense des droits de l’homme, et la Nouvelle société civile congolaise, a déploré la campagne électorale précoce initiée par certains des candidats aux élections du 20 décembre prochain, avant la date fixée par la CENI et en violation des lois de la République.

La synergie dit avoir constaté qu'après la publication des listes définitives des candidats présidents de la République, des députés nationaux et provinciaux, il s'observe une certaine effervescence dans les rues de Kinshasa, et dans certaines agglomérations des autres provinces de la RDC. 

Précisément, a-t-elle indiqué, des affiches, des banderoles et des panneaux géants affichent déjà des candidats avec des messages qui s'apparentent à une campagne électorale précoce en violation « flagrante » des dispositions légales et réglementaires notamment la loi électorale et ainsi que le calendrier. 

« Des candidats envahissent les espaces publics. Certains organisent et tiennent des meetings dans des lieux ouverts au vu et au su des autorités administratives », s’est-elle indignée.

Ces organisations de la société civile ont également dénoncé l’utilisation des fonds publics par certains candidats occupant des fonctions de responsabilité dans les institutions du pays pour battre leur propre campagne. 

« Ceux des candidats qui envahissent des espaces publics ainsi que des médias traditionnels et des médias en ligne font une campagne électorale qui va à l’encontre même de l’éthique et de la morale. Certains utilisent des fonds publics pour battre une campagne précoce. D'autres par contre, plus fortunés, écrasent pratiquement leurs adversaires, sur le terrain avec des actions qui devraient en principe se dérouler durant la campagne électorale. Et dans la plupart de cas, des femmes candidates se sentent déjà étouffées faute de moyens conséquents », ont fait savoir ces organisations de la société civile. 

Dans la foulée, ces organisations de la société civile ont dénoncé la profusion des discours séparatistes aux connotations régionalistes et tribales incitant à la haine et à la violation propagés par certains leaders politiques et réligieux ménassant la sécurité et la cohésion nationales du reste déjà fragiles par le fait de la guerre d’agression imposée au pays injustement par le régime rwandais au travers de ses supplétifs terroristes du M23.

Evoquant l'article 28 de la Loi n°22/029 du 29 Juin 2022 modifiant et complétant la loin°06/006 du 9 Mars 2006, portant mésure d'application de la loi électorale, qui stipule que la campagne est autorisée 30 jours au maxinum avant la date du scrutin et se termine 24 heures avant cette date, et considérant que la campagne suivant le calendrier de la CENI est fixée du 19 novembre au 20 décembre, la synergie des organisations de la société civile AETA, CONAFED, ASADHO et NSCC estime que toute campagne avant cette période est illégale et susceptible d’une amande, comme prévu par l’article 80 de la loi pré-citée, qui va de 200.000 à 2.000. 000 de francs congolais.

De ce fait, elle appelle la vice-primature en charge de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières, à faire respecter les dispositions légales et réglementaires, et invite la Centrale électorale ainsi que le CSAC à appliquer et à faire appliquer les dispositions légales et réglementaires rélative à la campagne électorale. 

Aux candidates et candidats qui violent les dispositions légales et réglementaires du processus électoral en RDC, la synergie demande de respecter le calendrier électoral qui détermine la période et la durée de la campagne, soit un mois avant les scrutins, et aux leaders des partis et regroupements politiques, elle exhorte de sensibiliser leurs candidates et candidats respectifs à la tolérance politique et à la cohabitation pacifique entre les communautés afin de sauvegarder la cohésion et la concorde nationales.

La synergie des organisations de la société civile AETA, CONAFED, ASADHO et NSCC, dans le cadre du programme d’éducation civique et électorale pour les élections démocratiques appuyé par le CNCD 11.11.11 invite la population à dire non à tout discours séparatiste incitant à la haine tribale et aux violences.

Christian Dimanyayi