Le samedi 11 novembre 2023, à Kinshasa, capitale de la RDC, s'est tenu le petit déjeuner national de prière, un événement annuel depuis 2004. Cette 17e édition avait pour thème : « Le leadership selon le modèle de Jésus-Christ de Nazareth : La vérité et la réconciliation ».
Des personnalités politiques, économiques, sociales et religieuses de divers horizons, ainsi que des invités internationaux, ont assisté à cet événement qui était un moment d'adoration et de prières intenses pour les leaders nationaux et la guérison de la nation congolaise et des autres nations du monde.
Azarias Ruberwa, ancien vice-président de la République et initiateur de ce rendez-vous annuel, a souligné les conséquences néfastes de la division dans la société actuelle, en mettant en évidence la situation critique de la RDC touchée par la crise sécuritaire dans sa partie Est, ainsi que d'autres nations confrontées à des conflits tels que le conflit entre Israéliens et Palestiniens et la guerre russo-ukrainienne.
L'ancien ministre d'État chargé de la Décentralisation et des Réformes institutionnelles a prêché la réconciliation en prévision des élections générales en RDC, où les tensions sont déjà palpables, afin de prévenir une division qui pourrait conduire à un chaos dévastateur. Il a appelé à l'unité et à l'amour entre les différentes forces politiques, sociales et religieuses du pays pour préserver la cohésion nationale.
« Regardez le vrai visage de notre pays. La classe politique, disais-je, est divisée à la veille des élections et les problèmes de division sont bien réels, que ce soit au Kivu, au Katanga, dans la province orientale, dans l'ancienne province du Bandundu, voire même dans la ville de Kinshasa et un peu partout ailleurs. La notion de la nation nous échappe lorsque nous manquons de conscience collective et pourtant nous sommes condamnés à vivre ensemble. En cette fin d'année 2023, nous devons confesser publiquement et en privé que Jésus-Christ est Seigneur, la vérité qui nous réconcilie avec le Père, et qu'il est capable de nous réconcilier les uns avec les autres. C'est dans cette vie véritable et paisible, réconciliée avec Jésus-Christ et les autres, que réside la volonté de Jésus-Christ. Chers leaders, suivons l'exemple de Jésus-Christ dans son leadership transformationnel, lui qui incarne la vérité et la réconciliation. Que notre nation saisisse la portée et la pertinence de cette vérité et se laisse transformer par Jésus-Christ, en adoptant les valeurs qu'Il incarne et que nous devons faire nôtres. C'est en pratiquant ces valeurs, au nom de Jésus-Christ, que nous pourrons conduire notre grand pays vers des avancées certaines en matière de démocratie, de bonne gouvernance, d'élimination de la pauvreté, de justice véritable qui élève une nation, de développement et de prospérité », a déclaré A. Ruberwa.
Pour construire une nation pacifique et prospère, Ruberwa a identifié des valeurs clés telles que l'intégrité, la justice, la tolérance, l'amour et le pardon, qui doivent guider les leaders dans leur action.
« Ces valeurs fondamentales, incarnées dans la vie des leaders, reflètent parfaitement le modèle de leadership de Jésus-Christ. Cependant, permettez-moi de vous interroger, ainsi que de m'interroger : où pouvons-nous trouver aujourd'hui dans notre pays des leaders intègres, honnêtes et intouchables, qui ne commettent pas de vols ni de détournements ? Où pouvons-nous trouver des leaders justes qui rendent la justice et agissent avec droiture, que ce soit en public ou en privé ? Où sont ceux qui font preuve de tolérance et acceptent les autres malgré leurs différences ? Les leaders humbles ne semblent plus intéressés par la politique. Et que dire de la compassion ? Elle se fait rare. Être prêt à pardonner ? Cela devient extrêmement difficile. Mais surtout, être capable d'oublier les offenses et de pratiquer le véritable amour », a-t-il indiqué.
L'invité d'honneur, Thomas Luhaka, ancien président de l'Assemblée nationale, a souligné l'importance de l'amour du prochain, du pardon et du respect de la loi pour parvenir à la réconciliation. Il a également mis en avant l'application des enseignements de Jésus-Christ et le respect de la constitution et des lois de la République comme chemins vers la réconciliation.
« Nous pouvons dire que nous, les chrétiens congolais, avons deux voies de vérité qui peuvent nous conduire vers la réconciliation. La première voie est constituée par les enseignements de notre Seigneur Jésus-Christ. La seconde voie est le strict respect de notre constitution et des lois de la République. Quel que soit le chemin que chacun emprunte ou non, sachez qu'il devra un jour rendre compte de son comportement. Celui qui ne met pas en pratique les enseignements de notre Seigneur Jésus-Christ devra répondre au jour du jugement dernier. Celui qui ne respecte pas la constitution et les lois de la République devra répondre devant les cours et tribunaux de l'État en temps voulu. Nous pensons qu'il est maintenant temps de chercher la vérité qui nous mènera à la réconciliation en passant par la justice. Car, comme le disait un vieux sage, quel que soit le vainqueur d'une guerre ethnique causée par la haine et l'intolérance, nous serons tous perdants », a-t-il affirmé.
Le pasteur Théodore Ngoy, candidat à l'élection présidentielle du 20 décembre prochain, était présent et a exprimé son souhait que tous les candidats travaillent ensemble pour rassembler les Congolais autour d'un projet de paix et de reconstruction du pays.
Il convient de préciser que le pasteur Bruce Lee et le révérend Jonathan Weaver, venus des États-Unis, ont animé les sermons lors de cette 17e édition du petit-déjeuner national de prière.
Merveil Molo