En dépit de la cherté de la vie, les habitants de la ville de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), plus grande métropole de l’Afrique Centrale, sont confrontés à un autre épineux problème, celui de l’accès à l’électricité, aussi précaire que le transport ou encore l’emploi.
Plusieurs zones et quartiers de la capitale congolaise sombrent dans le noir, et ce, malgré le potentiel hydroélectrique que possède le pays avec notamment les centrales électriques d'Inga II et Inga I. Selon un rapport de la Banque mondiale, le potentiel de production hydroélectrique le plus significatif en Afrique se trouve au Madagascar, au Niger, en Zambie, au Mozambique, en Guinée, en Éthiopie, et surtout en République démocratique du Congo.
Le cas illustrant est celui du quartier Kivu, dans la commune de Masina où le calvaire de la population est interminable. Population ballottée entre coupures intempestives d'électricité, délestages à répétition. Et à côté de tous ces maux, des pannes occasionnées par certains agents de la SNEL, dans le seul objectif de soutirer de l'argent aux pauvres citoyens. Le point d'achoppement, c'est aussi la facturation ne reflétant pas la qualité des services rendus.
« On se demande si réellement dans ce pays nos dirigeants nous aiment ou s’ils prennent vraiment à cœur notre intérêt », se lamente une habitante du coin.
« Toute la provision a pourri, poulets et poissons. On n’a pas du courant depuis près de deux semaines. Comment allons-nous vivre ? », se plaint Mme Marie, propriétaire d’une alimentation le long de l’avenue Kulumba.
Les habitants de ce coin de Kinshasa sont dans le noir depuis plus de deux semaines au courant de ce mois.
« Nous n’avons droit qu’à 15 jours du courant par mois à cause du délestage. Mais, ce qui est grave, c'est le fait que sur les 15 jours en question nous pouvons bénéficier que de 5 jours, les 10 autres il y’a coupure de l’électricité. Ces deux dernières semaines, par exemple, nous n’avons pas eu du courant. Quand parfois le courant se rétablit sur les 5 jours, ce n’est pas du matin au soir, c’est peut-être pour 20 ou 30 minutes », déplore Ted Batavilana, étudiant à l’ISTA, résidant au quartier Kivu dans la commune de Masina.
Malgré cet accès très insuffisant à l’électricité, les factures sont toujours exorbitantes, allant de 10.000 à 15.000 francs congolais contrairement aux services rendus avec une desserte de seulement 5 jours d’électricité de la Société nationale d'électricité ( SNEL), déploré-t-il.
À l’en croire, cette situation a de lourdes conséquences, elle occasionne l’insécurité plus précisément la nuit, affirme Ted, qui poursuit : "le phénomène Kuluna est à son « zénith », les tracasseries, vols, violences et menaces sont vécus sur toutes les avenues de cette commune".
Christian Dimanyayi