RDC: l'opposition politique est légalement reconnue au pays et ne devrait pas être considérée comme “ennemi” (Sango ya bomoko)

Jeudi 11 janvier 2024 - 15:00
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Droits tiers

Sur les réseaux sociaux, un discours du genre “les ennemis de la RDC sont des opposants” a été signalé puis collecté par les équipes de Sango ya bomoko. Il s’agit d’un discours séparatiste et susceptible de briser la cohésion sociale. Voici ce qu’il faut retenir

L'opposition politique est reconnue légalement en RDC et ne devrait pas être considérée comme “ennemi”. « L’opposition politique est reconnue en République Démocratique du Congo. Les droits liés à son existence, à ses activités et à sa lutte pour la conquête démocratique du pouvoir sont sacrés. Ils ne peuvent subir de limites que celles imposées à tous les partis et activités politiques par la Constitution et la loi. Une loi organique détermine le statut de l’opposition politique », peut-on lire dans l’article 8 de la constitution. 

Aussi, l’article 8 de la loi n°07/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l’opposition politique en République démocratique du Congo reconnaît quelques droits à l’opposition politique : 

1. Être informée de l’action de l’Exécutif ; 

2. Critiquer la dite action et, le cas échéant, formuler des contre-propositions, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs ; 

3. Présider alternativement avec les députés et sénateurs de la majorité, les travaux des commissions de contrôle ou d’enquête de l’action de l’Exécutif ou d’en être rapporteur sans préjudice des prescrits des Règlements intérieurs de chacune de ces Assemblées délibérantes ; 

4. Faire inscrire des points à l’ordre du jour des Assemblées délibérantes.

Selon l’article 16 de la même loi, l’opposition politique a aussi comme devoir de : 

1. Respecter la constitution, les lois de la République et les institutions légalement établies ; 

2. Défendre les intérêts supérieurs de la nation ;

3. S’abstenir de recourir à la violence comme mode d’expression et d’accès au pouvoir ;

4. Privilégier le dialogue et la concertation sur les grandes questions d’intérêt national et dans la résolution des différends politiques ; 

5. Promouvoir le pluralisme politique et reconnaître le droit de la majorité à gouverner ; 

6. Promouvoir la culture démocratique notamment par la tolérance, la non-violence et le soutien du principe de l’alternance dans le cadre d’une lutte politique pacifique ; 

7. Concourir, par la libre expression, à la formation de l'opinion publique ; 

8. Former et informer ses militants sur les questions touchant à la vie nationale.

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Cet article est réalisé dans le cadre de la vulgarisation du bulletin Sango ya Bomoko, qui collecte et répond aux rumeurs qui circulent dans la communauté pour prévenir le développement de discours de haine, tribalistes et la désinformation capables de briser la cohésion sociale.