RDC  : L'ONG 11.11.11 appelle à plus d'efforts pour augmenter davantage le taux de participation de la femme aux élections de 2028

Samedi 16 mars 2024 - 12:36
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Au cours d'une conférence organisée ce vendredi 15 mars 2024  à Kinshasa en synergie avec plusieurs autres organisations de la société civile, l'ONG 11.11.11 a salué la montée du taux de participation de la femme congolaise aux élections du 20 décembre 2023. Elle a cependant appelé à plus d'efforts pour que ce taux augmente davantage lors des  élections  de 2028.

C'est son coordonnateur, Aldophe Baduda qui a fait ce plaidoyer dans son mot d'ouverture de ces assises qui avaient porté sur le thème : "La participation politique de la femme aux élections de 2023 en RDC : Avancée ou recul ".

Plusieurs autres panélistes parmi lesquelles les femmes élues à différents niveaux et des  candidates non élues ont aussi souligné cette nécessité d'augmentation du taux de participation de la femme aux élections à venir à différentes échelles. Elles ont saisi cette occasion relever quelques traits de mentalité parfois issus de diverses coutumes qui empêchent encore aujourd'hui la femme congolaise à déployer tout son potentiel dans l'arène politique. 

"Certes, cette fois-ci les résultats sont prometteurs plus qu’avant mais nous devons aller au delà. Il est clair que si nous voulons soutenir la participation active de la femme au cycle électoral de 2028, nous devons commencer maintenant", a déclaré le cordon Adolphe Baduda.

Prenant la parole, l'ambassadrice du Royaume de Belgique en RDC, Madame Bilderling, est revenue sur l'importance d'intensifier dès maintenant les plaidoyers pour l'augmentation du taux de participation de la femme aux élections de 2028 en RDC. Elle a cependant reconnue que même au niveau mondial, les statistiques n'ont pas encore atteint le niveau souhaité et qu'il faut encore beaucoup d’années pour y arriver. 

"Au rythme actuel, il faudra 130 ans pour que la parité dans les décisions politiques au plus haut niveau soit atteinte. Seulement 15 pays au monde ont une femme comme chef d’État, et seulement 16 pays ont une femme comme chef de gouvernement ", a-t-elle indiqué. 

Avocat de profession, Me Pacifique Byumanine a brossé succinctement l'évolution du cadre légal en RDC en matière de la participation de la femme aux élections comme candidate. Il a rappelé comment la loi électorale en vigueur, telle que révisée, avait exonéré du paiement de la caution toutes les listes électorales alignant au moins 50 % des femmes. 

Ce panéliste a ,par ailleurs, présenté quelques chiffres sur la participation de la femme aux élections de décembre 2023. À l'en croire, au niveau de la présidentielle, la CENI a enregistré 26 candidatures dont 2 femmes seulement, soit 7,7%.

En ce qui concerne les élections législatives  nationales, la CENI a enregistré 23.653 candidatures dont 4020 femmes, soit 17%. Au niveau de l'élection des députés provinciaux, la CENI a enregistré 49.552 candidatures dont environ 13.874 des femmes, soit 28%. Quant à l'élection des conseillers communaux, la centrale électorale a enregistré 31.231 candidatures dont 13.569 des femmes, soit 43,4% .

Ce juriste a conclu son propos en avançant qu'à l’issue des élections de décembre 2023, au niveau de l’Assemblée nationale, seulement 61 femmes , soit 13,4%, ont été proclamées élues sur 477 sièges. À l'Assemblée provinciale d’une manière générale, 66 femmes, soit 9,5% , sur 688 députés provinciaux, ont été proclamées élues. 

Au terme de ces travaux, les femmes congolaises se sont engagées à mener des plaidoyer à tous les niveaux, jusqu'auprès du Président de la République, champion de la masculinité positive, afin que non seulement les femmes participent massivement aux élections de 2028 comme candidats, mais aussi qu'elles soient représentatives au sein du gouvernement et dans d'autres postes de décision.

ODN