Le cardinal Fridolin Ambongo s’oppose au rétablissement par le gouvernement, de la peine de mort en République démocratique du Congo pour notamment des cas de traîtrise. S’exprimant, le week-end dernier, sur la chaîne catholique KTO, l’archevêque métropolitain de Kinshasa a affirmé que cette décision marque un pas en arrière.
Pour le prélat catholique, les grands traîtres sont plutôt au pouvoir, car ils ne servent pas l’intérêt du peuple. Il souhaite que l’on ne profite pas de cette notion « floue » de traître pour des règlements de comptes sur le plan politique au pays.
« C’est un pas en arrière. Je ne trouve pas qu’un gouvernement vraiment responsable puisse lever une telle option pour punir les gens qu’on appellerait des traîtres », a déclaré le cardinal Ambongo.
Et de poursuivre : « Premièrement, la notion des traîtres, nous devons d’abord nous mettre d’accord sur ce que cela signifie. Et quand je prends la réalité de chez nous au Congo, mais les grands traîtres à la patrie ce sont justement ceux qui sont au pouvoir, dès lors qu’ils ne servent pas l’intérêt du peuple. Mais c’est eux qu’on doit commencer à considérer comme des traîtres parce qu’ils n’assument pas le rôle pour lequel ils ont reçu des charges. C’est-à-dire servir la population. Je ne souhaiterai pas qu’on profite d’une notion floue de traître pour des règlements de comptes sur le plan politique ».
À travers une circulaire datée du mercredi 13 mars de l’année en cours, la ministre de la Justice, Rose Mutombo, a annoncé le rétablissement de la peine de mort pour notamment « trahison, traîtrise et banditisme urbain entraînant mort d’homme ». Cela, 20 ans après l’application du moratoire sur les exécutions capitales.
Le gouvernement de la République veut, par cette décision, mettre fin aux cas de traîtrise, trahison et de complicité avec l’ennemi constatés au sein des Forces armées de la République qui sont au front contre les groupes armés, entre autres, le M23, soutenu par le Rwanda.
Prince Mayiro