Levée du moratoire sur l'exécution de la peine de mort : Un activiste des droits de l'homme soutient la position de l'Union européenne

Vendredi 22 mars 2024 - 10:23
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Droits tiers

Dans une interview ce jeudi 21 mars 2024, le président national de la Dynamique Chrétienne pour la Défense des Droits Humains et de l'Environnement (DCDHE) a salué la position de l'Union européenne, rejetant la levée du moratoire sur l'exécution de la peine de mort au regard du contexte dans lequel se trouve la justice du pays.

À en croire Carlos Mupili, l'appareil judiciaire de la RDC ayant encore plusieurs défis à relever sur son fonctionnement, cette mesure favoriserait des règlements de comptes à l'endroit des opposants.

" Aujourd'hui nous avons une justice malade selon le Président de la République.Comment cette justice malade peut  rendre des arrêts ou des jugements qui condamnent les gens à mort et on les exécute. Alors qu'on sait qu'une erreur judiciaire en cas de peine de mort peut entraîner la mort d'un innocent", a-t-il déclaré.

S'agissant  du rejet de cette décision par  l'Union européenne, Maître Carlos Mupili estime que c'est une démarche à soutenir si l'on s'en tient aux  conditions précaires dans lesquelles travaillent les hommes en toge noir.

" la communauté internationale observe ce qui se passe ici au Congo. Elle décrie notre justice et les violations graves des droits de l'homme comme le Président de la République  le décrie aussi. Dans ce contexte où la justice n'est pas encore républicaine, où les magistrats ne sont pas encore bien payés, comment peut-on lever le moratoire de la peine de mort?", s'est-il interrogé.

Le président national de la DDCHE craint que cette mesure ne puisse pas concerner les acteurs politiques du pouvoir, indiquant qu'il y a beaucoup de chance qu'elle soit sélective en ne s'attaquant qu'aux opposants.

Pour rappel, à travers une note circulaire le 13 mars dernier, la ministre de la Justice et Garde des sceaux avait annoncé la décision du gouvernement de lever le moratoire sur la peine de mort datant de 2003.
 L'objectif étant de punir les  complices des crimes de guerre,et  d'endiguer  la recrudescence d'actes de terrorisme et de banditisme urbain entraînant mort d'homme. 

Junior Ika