Programme RDC - FMI : Le ministre des Finances note plusieurs performances, notamment la mobilisation des ressources extérieures à hauteur de 5 milliards $

Jeudi 25 avril 2024 - 16:46
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La sixième revue de l’accord au titre de Facilité élargie de crédit (FEC) pour la République démocratique du Congo est prévue à Kinshasa. Pour ces travaux, le Fonds Monétaire International (FMI) a dépêché une mission dans la capitale congolaise. 

C’est dans ce contexte que le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, est revenu, mercredi, au cours d’un briefing presse sur les performances enregistrées au pays dans le cadre de ce programme triennal. 

L’argentier national a évoqué également la symbolique de cette sixième revue, les enjeux et les perspectives. À l’en croire, ces travaux vont marquer la clôture du programme triennal RDC - FMI. Ce qui est, a-t-il souligné, une première pour le pays depuis 1960. 

« Donc, si nous sommes arrivés à la cinquième revue, ça veut dire qu'on a parcouru beaucoup de chemins. Vous savez qu'à chaque revue il y avait une évaluation de tout ce que nous avons fait en matière de gestion budgétaire, en matière de gestion monétaire, en matière de réformes économiques, nous avons pu passer toutes ces étapes. Ce qui est une première parce que ça n'avait jamais été fait. Et comme on a toujours dit : le FMI est une forme d'auditeur qui regarde comment est notre performance, comment nous rendons compte de ce que nous faisons, comment nous performons dans notre politique, dans la mise en œuvre de notre stratégie et notre vision. Et lorsqu'il approuve une revue, ça veut dire que nous sommes dans la bonne direction globalement. Nous sommes arrivés pour la première fois de notre histoire à depasser la 5ᵉ revue, cette 6ᵉ revue qui commence demain, va nous permettre, si tout se passe bien, de conclure pour la première fois un programme et c'est très symbolique de conclure un programme », a soutenu Nicolas Kazadi. 

Performances

La RD-Congo a réalisé plusieurs performances dans le cadre du programme triennal avec FMI. Le ministre des Finances note, entre autres, la multiplication par trois du budget national, la mobilisation des ressources extérieures à hauteur de 5 milliards de dollars américains et l’accroissement de l’investissement direct étranger de 1,4 milliard USD en 2020 à 2,1 milliards USD en 2024. 

Pour lui, cela constitue un signal positif pour le pays. 

« L'ensemble des performances que nous avons faites nous a permis d'avoir aujourd'hui un budget différent, trois fois plus important qu'il ne l’était il y a trois ans. Et nous avons pu mobiliser des ressources extérieures beaucoup plus importantes, plus de 5 milliards (dollars américains) de ressources extérieures pour financer le développement. Nous avons également, sur le plan secteur privé, vu un accroissement de l'investissement direct étranger. Lorsque vous comparez : en 2020, on était à environ 1,4 milliard, aujourd'hui, en 2024, on est à 2,1 milliards. Ça veut dire que l'image générale du pays, le profil du pays, sont tels que les investisseurs privés accroissent leurs investissements dans le pays, les investisseurs publics, c'est-à-dire l'aide publique au développement, les pays misent davantage sur notre pays. Donc, c'est un signal très positif », a indiqué Nicolas Kazadi. 

Dans son propos, il a aussi cité plusieurs autres réformes engagées dans le but de remettre le Congo-Kinshasa sur la voie de développement, notamment en ce qui concerne la gestion des recettes publiques, la reddition des comptes et le dépôt à temps au Parlement des projets de budget.

Faiblesses

Au-delà des performances réalisées, le pays présente quelques faiblesses  en matière de gouvernance. Ce qui est faible et qui doit être amélioré, a fait savoir le ministre Kazadi, c’est la gestion budgétaire et trésorière. 

« Ce qui est faible et qui doit être amélioré, c'est notamment la gestion budgétaire et la gestion de la Trésorerie. C'est la raison pour laquelle nous avons mis en place la Direction générale du trésor, la Comptabilité publique du trésor, c'est une grande réforme parce que cette Direction générale sera au cœur du ministère, elle va révolutionner le travail des comptables publics qui vont devenir des gestionnaires et elle va sécuriser davantage notre Trésorerie et nos dépenses », a-t-il reconnu. 

Dans le même sens, il a épinglé le système de recrutement à l’administration publique qui est non performant et qui ne permet pas de maîtriser la masse salariale. Pour pallier ce problème, il a annoncé la mise en place, d’ici décembre 2024, d’une politique de recrutement au sein de l’administration publique. 

Perspectives

Qu’est-ce qui se passera après la clôture du programme triennal RDC - FMI ? Pour répondre à cette question, Nicolas Kazadi a précisé que le pays va entrer dans l’étape d’approfondissement des réformes engagées. 

« D'abord, nous aurons donné le message que nous savons être un peu sérieux parce que jusque là, depuis 1960, nous n'avons jamais réussi à terminer un programme. Et ce n'est pas chose facile de terminer un programme. Parce que lorsque vous devez gérer les dépenses de l'État, vous avez toutes les pressions, tous les besoins, toutes les ambitions, il faut être rigoureux pour canaliser ça et maintenir l'essentiel en fonction des principes donnés. Les principes donnés, c'est protéger les dépenses sociales, les dépenses d'investissement, c'est assurer la sécurité, tout dans un cadre, c'est-à-dire avec structuration donnée. Ça, nous avons réussi à le faire contre vents et marées, c'est ce que nous ont valu les résultats au stade actuel. Maintenant que nous sommes en train de l'achever, nous allons entrer dans une autre étape, celle de l'approfondissement des réformes. Il faut accélérer les réformes sur le plan social. Nous avons gratuité au niveau primaire, nous allons passer au secondaire. Nous avons eu couverture pour les accouchements, l'ambition du président, c'est d'élargir ça à l'ensemble de la santé, ce qu'on appelle couverture santé universelle », a-t-il dit.

Le Conseil d’administration du FMI a approuvé, le 15 juillet 2021, l’accord au titre de Facilité élargie de crédit (FEC). L’objectif était de remettre le pays sur les rails sur les plans de la gestion des finances et des réformes pour garantir son développement. Depuis lors, le FMI a déjà approuvé cinq revues. 

Prince MAYIRO