Rentrée scolaire 2024 - 2025 : Les enseignants exigent un salaire minimum de 500 $ avant la reprise des cours

Dimanche 11 août 2024 - 10:40
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Les enseignants congolais exigent d'être payés à minima 500 $ avant la reprise des cours pour l'année scolaire 2024-2025. Ils soutiennent que si le gouvernement n'accède pas à leur demande, il n'y aura pas rentrée scolaire le 2 septembre prochain.

Ce sont les représentants de leurs syndicats qui l'ont dit lors du lancement des travaux de la commission paritaire Banc syndical - Gouvernement, ce samedi 10 août 2024, par la ministre de l'Éducation nationale, Raïssa Malu et le vice-premier ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau.

« 500 $ ou rien », pouvait-on lire sur les cartons brandis dans la salle juste après le discours du VPM de la Fonction publique. Dans leurs chansons entonnées à l'occasion, les syndicalistes du ministère de l'Éducation ont affirmé en avoir assez  des promesses du gouvernement.

" Nous exigeons 500 $ comme salaire de l'enseignement le moins gradé. Si le gouvernement ne veut pas de ce montant, il propose un autre montant qui doit être l'équivalent de 500 $. Ça ou rien. Cette fois-ci, pas de promesses. Si le gouvernement nous donne la promesse de s'exécuter à une certaine date, nous allons aussi lui donner la promesse de reprendre les cours à une certaine date. On fera promesse contre promesse et action contre action", ont-ils martelé.

Réagissant à ces propos, Jean-Pierre Lihau a exhorté les syndicalistes du secteur de l'Éducation à savoir concilier la volonté du progrès avec le réalisme. Il les a rassurés cependant de la volonté du président de la République Félix Tshisekedi et de celle de la première ministre Judith Suminwa de mettre en place un dialogue permanent question de construire des compromis réalistes et contextualisés.

"Il faut en toute responsabilité essayer de concilier la volonté du progrès et le réalisme. C'est ce qui engendre le sérieux. Le cap fixé par le président de la République, les orientations, la philosophie du régime privilégient le dialogue, qui crée un cadre de concertation pouvant nous aider à regarder des choses comme elles sont et à construire des compromis. Là où il y a des faiblesses, il faut corriger. Là où il y a l'irréalisme, il faut une dose de réalisme", a-t-il indiqué.

Le ministre de la Fonction publique a par ailleurs insisté sur l'importance d'un dialogue sincère au cours de cette énième édition des travaux de la Commission paritaire Banc syndical de l'Éducation – Gouvernement. Il a demandé aux syndicalistes d'éviter de pousser les autorités vers la démagogie et des engagements irréalistes dans le délai imparti.

"Je suis tout à faire d'accord avec vous de réclamer 500 $. Vous pouvez même réclamer 10.000 $. C'est légitime. Mais la question, c'est comment faire pour rendre cela réaliste et réalisable. C'est là toute la question.  Ce qu'il faut faire, c'est surtout s'éloigner de la démagogie. La démagogie est un poison. Il faut savoir se dire la vérité. Seule la vérité peut conduire une nation vers le salut. Seule la vérité peut nous permettre de construire des solutions réalistes et realisables. Sinon, après, on va aller, sous pression des enseignants, signer des engagements qui ne seront pas par la suite realisés", a-t-il fait remarquer.

Avant se clore son propos, Jean-Pierre Lihau est revenu sur la question de la valorisation de la profession enseignante. A l'en croire, il est temps que les enseignants puissent être regardés autrement en RDC, qu'ils puissent bénéficier de meilleures conditions socio-professionnelles.

"Il est urgent dans notre pays qu'on puisse regarder l'enseignant autrement. S'il y avait des moyens, s'il y a des gens qu'il fallait choyer, ce sont les enseignants,  ces braves citoyens dévoués, qui exercent dans les conditions extrêmement difficiles ce beau métier sans lequel les ministres, les juristes, les docteurs, les économistes, les directeurs, les agronomes, les architectes, les ingénieurs, les secrétaires généraux, pour ne citer que ceux-là ne sauraient exister", a-t-il conclu.

Soulignons qu'en plus de l'amélioration des conditions socio-profesionnelles des enseignants, plusieurs autres questions sont à l'ordre du jour de ces travaux. Le banc syndical et gouvernement va échanger aussi sur le changement du statut des enseignants en celui des agents publics de l'État, de la suppression des zones salariales, de la prise en charge médicale des enseignants, mais aussi de la mise en place d'une cantine scolaire.

ODN