Ituri : plus d'un million de déplacés de guerre vivent dans des conditions inhumaines dans divers sites

Mardi 20 août 2024 - 09:06
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La précarité de la situation sécuritaire causée par les groupes armés locaux et étrangers impacte négativement la vie quotidienne des populations civiles vivant en province de l'Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo.

À l'occasion de la journée mondiale de l'aide humanitaire, célébrée le 19 août de chaque année, la Division aux actions humanitaires et solidarité nationale dans ladite province a pu peindre un tableau sombre caractérisé par les conditions inhumaines que traversent 1.350.358 déplacés de guerre, hébergés dans 68 sites et aussi dans des familles d'accueil.

"Les conditions de vie de déplacés de guerre chiffrés à 1.350.358 en province de l'Ituri hébergés dans 68 sites demeurent inhumaines. Ceci est consécutivement dû aux multiples attaques des groupes armés locaux et étrangers, causant leur déplacement vers les zones sécurisées, où le grand problème reste leur prise en charge", a détaillé Louise Mbasani, Chef de division aux actions humanitaires et solidarité nationale en Ituri. 

Elle a souligné que suite au manque de moyens financiers pour subvenir à leurs besoins, certaines filles et femmes se livrent à la prostitution.

"C'est triste, car incapable de combler ses besoins charnels, certaines filles et femmes se livrent à la prostitution pour trouver un moyen de survivre", a-t-elle regretté. 

Néanmoins, ce cadre humanitaire reconnaît les efforts consentis par les autorités militaires en cette période de l'état de siège, pour le maintien de la paix dans certains coins de l'Ituri. Ce qui a permis, poursuit Louise Mbasani, le retour volontaire de certains déplacés de guerre, bien que les besoins demeurent intenses. 

"Suite à une petite accalmie observée dans certaines entités jadis en insécurité, au moins 755.508 personnes ont regagné leurs villages (….) Les besoins à couvrir par les humanitaires sont encore intenses sur l'ensemble de la province", a-t-elle conclu. 

Certains humanitaires ont été contraints de stopper momentanément leurs activités dans certaines zones telles que Drodro, Rethy Fataki, dans le territoire de Djugu, au courant de l'année en cours, avant sa réouverture quelque temps après, suite aux attaques leur ciblant. 

Le 14 avril dernier, un convoi des humanitaires de retour de certaines localités de Djugu pour l'identification des déplacés de guerre était tombé dans une embuscade tendue par les miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) vers la région de Fataki, les membres de l'équipage ont été menacés puis dépouillés de leurs biens.

Joël Losinu, à Bunia