Lomami : OLPA s’insurge contre les actes d’intimidation visant les journalistes à Kabinda

Mardi 20 août 2024 - 08:02
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L’Observatoire de la Liberté de la presse en Afrique (OLPA), une ONG de défense et de promotion de la liberté de la presse, s’insurge contre la montée en flèche des actes d’intimidations visant directement les journalistes et dont les principaux auteurs sont des cadres de la territoriale de Kabinda (Lomami), au centre de la République démocratique du Congo.

Michaël Tenende, journaliste à la radio Top Lomami, station privée émettant à Kabinda, a échappé belle à un lynchage, le 18 août 2024, d’un groupe de personnes conduit par Ananias Mukanz, inspecteur de la territoriale de Lomami.

Selon la victime, Mickaël Tenende, interrogé ce lundi par 7SUR7.CD, ces personnes ont pris d’assaut les installations de la radio Top Lomami, à sa recherche alors qu'il présentait son émission : « Lomami ne sera pas vendue ». Il a été brusquement interrompue après l’invasion du studio par ces personnes.

Lors de cette émission, le journaliste a évoqué la disparition d’un véhicule de la province, pourtant une dotation de la présidence de la République destinée aux itinérances des cadres de la territoriale.

Vexé par cette information, l’inspecteur de la territoriale a organisé une descente punitive vers la radio. Les matériels de la Radio ont été vandalisés et deux dictaphones emportés par les assaillants. Le journaliste a eu la vie sauve grâce à l’intervention des auditeurs venus à sa rescousse.

En outre, Martin Kasongo, journaliste à la radio Tokomi Wapi FM émettant à Kabinda, a pour sa part reçu, le 17 août 2024, un appel téléphonique de Marie-Anne Kiabu, maire de la ville de Kabinda, peu après la diffusion de l’émission : "Masolo ya Mboka".

Au cours de cette émission, le journaliste a déploré le fait que le service de la Mairie de Kabinda perçoit une taxe autre que celle convenue avec les conducteurs de moto-taxi lors d’une réunion de consultation. Il en est aussi des brutalités subies par les commerçants du marché central de Kabinda lors d’un passage de la maire de la ville.

"Pendant notre conversation téléphonique, Marie-Anne Kiabu m'a proféré des menaces et insultes, me promettant de tout mettre en œuvre pour que notre média soit fermé dans un futur proche", a fait savoir Martin Kasongo, journaliste de la radio Tokomi Wapi.

Eu égard à ce qui précède, OLPA condamne vigoureusement les actes d’intimidation à l’endroit des journalistes de Kabinda qui sont victimes d'agression après chaque émission. Il s’agit manifestement des violations graves du droit d’informer et d’être informé garanti par les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits humains, rappelle OLPA.

OLPA appelle les autorités de Lomami à favoriser l’exercice de la liberté de la presse sur toute l’étendue de la province.

Benjamin Kambadi, à Kabinda

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