Haut-Katanga : Justicia ASBL dénonce l'enlèvement du directeur provincial de la REGIDESO

Lundi 11 novembre 2024 - 16:01
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7sur7.cd

Dans un communiqué, dont une copie est parvenue ce lundi 11 novembre 2024 à 7SUR7.CD, Justicia Asbl, une organisation reconnue pour sa défense des droits de l’homme en République démocratique du Congo, a dénoncé l’enlèvement de Pacome Lenga Ngama, Directeur provincial ad intérim de la régie de distribution des eaux (REGIDESO) dans le Haut-Katanga.

À en croire maître Timothée Mbuya, président de cette organisation, qui a signé ce document, cet événement, survenu le vendredi 9 novembre dernier, met en lumière "des pratiques préoccupantes impliquant les services de renseignements militaires et la Direction Générale des Migrations (DGM)." Il a expliqué que cet incident s'est déroulé aux alentours de 16 heures locales.

"Pacome Lenga a été contacté par une personne se présentant comme un membre de l’Office National du Café (OND CIPA), une organisation opérant dans le secteur du café dans la province du Haut-Katanga. Invité à un rendez-vous dans un restaurant de la région, Monsieur Lenga aurait été pris en charge par des agents de la DGM, rejoints par d’autres individus non identifiés. Transporté de force jusqu’aux bureaux de la DGM, il a ensuite été conduit sans explication dans un avion à destination de Kinshasa", lit-on dans cette correspondance.

Depuis lors, a poursuivi Justicia Asbl, "ce directeur régional de la REGIDESO détenu dans les installations des services de renseignements militaires, sans raison apparente et sans la moindre indication sur les chefs d’accusation retenus contre lui".

Cet incident s’inscrit dans un contexte plus large de violations des droits humains perpétrées par les services de renseignements militaires congolais, a rappelé maître Timothée Mbuya. Il souligne que cette institution "recourt fréquemment à des pratiques illégales telles que les enlèvements, la détention au secret et la torture, au mépris des droits fondamentaux des citoyens congolais."

Face à cette situation des violations des droits humains, Justicia Asbl, par la voix de son président, a condamné fermement "les méthodes de plus en plus répressives utilisées par les services de renseignements militaires congolais". L’organisation a appelé les autorités congolaises, en particulier le président de la République, à intervenir pour mettre un terme à ces pratiques qui ternissent l’image du pays et menacent la sécurité des citoyens. Elle a demandé la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes détenues arbitrairement et réclame que leurs droits humains soient respectés.

En octobre dernier, trois organisations, dont Justicia Asbl, Institut national des recherches en droits humains avaient déjà dénoncé un incident similaire impliquant le chauffeur de l'opposant Moïse Katumbi du nom de Kafusthi Tshetshe. Ce dernier  avait été enlevé et détenu par les services de renseignement alors qu’il convoyait du matériel destiné à la réhabilitation de l’aérodrome de Mulonde et à la construction de la résidence de son employeur dans le territoire de Pweto.

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