Les services spécialisés des Forces armées de la République démocratique du Congo ont procédé à l’interpellation de trois personnes à Lubumbashi (Haut-Katanga). Ils sont soupçonnés de collaborer avec le mouvement rebelle Alliance du Fleuve Congo (AFC), dirigé par Corneille Nangaa. La présentation à la presse des suspects par le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC, a eu lieu le vendredi 15 novembre 2024.
Parmi les trois interpellés, a expliqué le général-major Sylvain Ekenge, figure Françoise Munyarugero Kabundi, Commissaire supérieure principale et directrice adjointe de la protection civile de la Police nationale congolaise. Basée à Kinshasa, elle est accusée d’avoir transmis des documents confidentiels, notamment une autorisation de déplacement militaire, une feuille de route policière et une note de congé statutaire via WhatsApp à un civil, Emmanuel Zungize Wakagara.
Il est également reproché à l’officier d’avoir été précédemment interpellée à Goma pour possession de documents compromettants. Lors de cette nouvelle arrestation, elle aurait été en contact avec Zungize et Lenga Ngama Pakome, des proches de Corneille Nangaa. Ces faits posent de sérieux doutes sur sa loyauté envers l’institution qu’elle représente.
À en croire le porte-parole des FARDC, Emmanuel Zungize Wakagara, opérateur économique et directeur général de la société Tukenga, est présenté comme deuxième collaborateur comme un acteur clé du mouvement AFC.
Selon les autorités, il est détenteur de passeports congolais et rwandais. Ce qui soulève des questions sur son allégeance nationale. Zungize aurait soutenu financièrement l’association ISOKO, qui, bien qu’officiellement éducative, serait liée au recrutement de jeunes pour des groupes armés tels que le M23 et l’AFC.
Les enquêteurs auraient découvert dans son téléphone des messages subversifs confirmant son implication active dans les activités du mouvement rebelle. Ces éléments renforcent l’idée d’un réseau structuré et bien financé opérant dans la région.
Le troisième individu, Lenga Ngama Pakome, directeur régional intérimaire de la Regideso pour le Grand Katanga, est accusé de soutenir moralement les activités du mouvement AFC. L’exploitation de son téléphone aurait révélé des messages confirmant son appui à Corneille Nangaa et à son réseau.
Bien que son rôle soit moins directement financier ou opérationnel, son influence régionale au sein de la Regideso pourrait faciliter l’implantation de l’AFC dans le Haut-Katanga, a expliqué le porte-parole des FARDC.
Dans la foulée, les autorités des forces armées de la RDC estiment que cette rencontre à Lubumbashi de ces trois personnes visait à coordonner les activités de l’AFC dans le Katanga. L’objectif serait d’établir une base opérationnelle et de recruter de nouveaux membres pour renforcer le mouvement rebelle.
« De ce qui précède, nous voulons dire que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la planification des activités du mouvement terroriste AFC dans le Katanga devant déboucher par la suite à l’installation dudit mouvement et le recrutement des membres et alliés », a-t-il déclaré dans une déclaration dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD ce dimanche.
Ces interpellations marquent une étape importante dans la lutte contre les menaces à la stabilité de la RDC. Toutefois, des zones d’ombre subsistent notamment sur l’étendue des ramifications de ce réseau. Les autorités poursuivent les investigations pour démanteler l’ensemble des structures impliquées dans ces activités.
Cette affaire illustre les défis sécuritaires auxquels la RDC fait face, dans un contexte où les groupes armés et les réseaux de soutien continuent de menacer l’unité et la paix du pays.
Patient Lukusa, à Lubumbashi