Lors d’un briefing de presse tenu le lundi 18 novembre 2024 à Lubumbashi dans le Haut-Katanga, Jacquemain Shabani, vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité en République démocratique du Congo (RDC), a exprimé des préoccupations majeures concernant la situation sécuritaire à l'Est du pays. Il a notamment dénoncé des actes qu'il qualifie de graves, dont une forme d'épuration ethnique orchestrée par le M23 avec le soutien du Rwanda.
Le VPM de l'intérieur et sécurité a décrit la crise humanitaire autour de Goma comme l’une des plus graves au monde.
"Au début de cette aventure du M23, supplétif du Rwanda, il a été remarqué un déplacement massif des populations expulsées par la violence de leurs maisons, cités et territoires", a déclaré Jacquemain Shabani au micro tendu par 7SUR7.CD.
Et de poursuivre : "Actuellement, plus de 7 millions de personnes vivent dans des camps de déplacés autour de la ville de Goma, une situation qualifiée de désastre humanitaire. Ces populations, chassées de leurs villages par la guerre et les violences, sont en proie à des conditions de vie précaires".
Jacquemain Shabani a également mis en lumière une stratégie inquiétante de la part des forces hostiles.
"Ils sont passés à une étape encore plus dangereuse. La reconnaissance de fausses autorités coutumières pour consacrer cette nouvelle organisation en-dehors des populations autochtones", a-t-il expliqué.
Selon les informations recueillies par les services de sécurité, des populations étrangères seraient transplantées dans les villages et maisons abandonnés par les Congolais déplacés. Cette situation, qualifiée "d’épuration ethnique", se déroule principalement dans les territoires de Rutshuru et Masisi.
Le Vice-premier ministre a exhorté la population et les autorités à prendre conscience de la gravité de la situation. Il a rappelé que ces actions visent à restructurer la région au profit des forces extérieures, notamment par le biais de l’installation de communautés étrangères dans des zones historiquement habitées par des Congolais.
Jacquemain Shabani a conclu en affirmant que la RDC ne saurait tolérer de telles atteintes à sa souveraineté et à l’intégrité de ses territoires. Il a promis que des mesures seraient prises pour rétablir l’ordre et garantir le retour des déplacés dans leurs foyers.
Il est à rappeler que les déclarations du ministre mettent en lumière la complexité et la gravité de la crise dans l’Est de la RDC. Entre violence armée, déplacements massifs de populations et tentative de reconfiguration des territoires, cette région continue de souffrir des conséquences d’un conflit dont les enjeux dépassent les frontières nationales. Ce briefing de presse s'est tenu conjointement avec le ministre de la communication et des médias, Patrick Muyaya et celui des mines, Kizito Pakabomba.
Patient Lukusa, à Lubumbashi