La treizième réunion ordinaire du comité de gestion de l’Autorité du Lac Tanganyika (ALT) s'est ouverte ce lundi 9 décembre 2024 à Kinshasa, avec un appel de la République Démocratique du Congo (RDC) à promouvoir des actions « emblématiques » pour l’essor de l’économie bleue, lancé par Pascaline Mbangu, secrétaire générale au ministère de la Pêche et Élevage, au nom du ministre Jean-Pierre Tshimanga Buana.
Dans son discours d'ouverture, elle a souligné l'urgence d'agir face aux défis persistants que connaissent le Lac Tanganyika et son bassin.
« Messieurs les membres du comité régional de l'Autorité du Lac Tanganyika, l’occasion vous est donnée d'approfondir vos réflexions lors de votre treizième réunion du comité de gestion de l'Autorité du Lac Tanganyika et de faire ressortir des actions emblématiques pour l'essor de l'économie bleue. Il s'agit là d'un impératif auquel les quatre États contractants de la Convention sur la Gestion Durable du Lac Tanganyika doivent s'accrocher », a-t-elle déclaré.
Elle a déploré la persistance de la pêche illicite, non réglementée et non déclarée, malgré les recommandations déjà formulées pour y mettre fin.
De plus, P. Mbangu a rappelé la récente montée spectaculaire du niveau des eaux du lac Tanganyika, qui a causé d'importants dégâts, mettant en exergue « les résolutions de la troisième session extraordinaire de la conférence des ministres de l'ALT qui ont apaisé les esprits hantés par ce phénomène calamiteux ».
Dans ce contexte, la secrétaire générale au ministère de la Pêche et Élevage a salué les efforts des partenaires techniques et financiers qui s'investissent dans l'atténuation des effets de ces défis sur la gestion durable du lac Tanganyika.
Au cours de cette réunion, le secrétariat de l’ALT présentera le rapport annuel 2023, ainsi que le plan de travail et le budget annuel pour 2025.
Sylvain Tusanga, directeur exécutif de l’ALT, a noté que l'année 2024 a été riche en initiatives, notamment la clôture de projets majeurs et l'approbation de financements significatifs pour des projets futurs. Il s’agit de :
- la clôture du projet LATAWAMA en janvier 2024 et du projet LATAFIMA en juin 2024 ;
- l'approbation de financement du projet TAKIWAMA par l'Union européenne pour une subvention de 31 millions d'euros, avec un financement additionnel de 800 000 euros par les Pays-Bas et de 2 millions d'euros par la Wallonie-Bruxelles ;
- le renouvellement du mémorandum de collaboration avec TNC et l'obtention d'une subvention de 255 000 USD pour la mise en œuvre de certaines activités prioritaires ;
- la préparation, avec l'appui de la Facilité Africaine de l'Eau et de la Banque Africaine de Développement, du document du projet dénommé « programme de développement intégré du lac Tanganyika et d'adaptation au changement climatique », ainsi que du projet d'appui au programme de développement régional intégré du lac Tanganyika (PRODAP). Une subvention de 830 USD est prévue pour la préparation de ces projets ;
- l'organisation d'une session extraordinaire du Comité de Gestion et de la Conférence des Ministres de l'ALT en octobre 2024, précédée d'une réunion d'experts pour traiter spécialement la question relative à la montée spectaculaire du niveau des eaux du lac Tanganyika, ainsi que d'une session ordinaire du Comité de Gestion et de la Conférence en décembre 2024 ;
- la signature, en date du 1ᵉʳ novembre 2024, du mémorandum d'entente entre UNOPS et PNUE pour la mise en œuvre du projet de biodiversité, de gestion durable des terres et d'amélioration de la sécurité de l'eau dans le bassin du lac Tanganyika, avec une subvention de 14 590 000 USD du FEM.
Le directeur exécutif de l’ALT a également salué la RDC pour avoir respecté ses engagements financiers, encourageant les autres États membres à faire de même. Il a mis en lumière que l'année 2025 sera dédiée à la mise en œuvre de projets ayant un impact visible sur les conditions de vie des communautés du bassin du lac Tanganyika.
L’Autorité du Lac Tanganyika (ALT) est une organisation régionale intergouvernementale créée par les quatre pays riverains, à savoir le Burundi, la République Démocratique du Congo, la Tanzanie et la Zambie, afin de garantir la gestion durable des ressources du lac.
Merveil Molo