Ce mardi 10 décembre 2024, Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), a ouvert ses portes au Forum Régional des pays de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC) sur l’Enseignement et la Formation Techniques et Professionnels (EFTP).
Sous le thème « L’EFTP face aux défis de l’employabilité des jeunes en Afrique centrale : quelles perspectives pour la réalisation de l’Objectif Durable de Développement 8 », cet événement a été inauguré par la Première ministre de la RDC, Judith Suminwa.
Organisé par le bureau pays de l’UNESCO en collaboration avec le ministère national de la Formation Professionnelle, ce forum vise à élaborer une stratégie régionale pour le développement de l’EFTP, en mettant l'accent sur l’amélioration des compétences, l’employabilité des jeunes et la réponse aux transitions numériques et vertes. S'inscrivant dans une dynamique régionale, cet événement ambitionne de renforcer le dialogue entre gouvernements, acteurs économiques, institutions éducatives et organisations de la société civile.
Dans son discours d’ouverture, Judith Suminwa a souligné l'importance de l'engagement collectif pour faire de cette vision une réalité.
« La République Démocratique du Congo, par ma voix, salue et soutient l’engagement de tous les pays de la région et des partenaires au développement à faire de cette vision une réalité en mettant en place une stratégie régionale pour l'EFTP, adaptée aux besoins de nos sociétés et à la demande croissante d’une main-d’œuvre qualifiée dans des secteurs en forte croissance. C’est ici également l’occasion pour nous d’appeler au renforcement du dialogue entre nos gouvernements, les acteurs économiques et sociaux, les institutions d’enseignement et de formation, ainsi que les organisations de la société civile afin de construire une vision commune pour le développement de l’EFTP en Afrique centrale », a-t-elle déclaré.
Elle a appelé à la capitalisation des échanges et des expériences, en insistant sur la nécessité de bâtir ensemble un meilleur avenir pour les jeunes d'Afrique centrale.
« Je reste convaincue que ce forum sera riche en enseignements et perspectives nouvelles pour la performance de notre système de formation et je vous souhaite, à tous, de fructueux travaux », a ajouté la cheffe du gouvernement.
Le ministre de la Formation Professionnelle, Marc Ekila, a mis en avant les opportunités offertes par ce forum pour discuter des défis et des solutions à apporter à l’EFTP. Il a insisté sur la nécessité d'une transformation intégrée de ce secteur, adaptée aux spécificités de chaque pays tout en restant flexible face aux opportunités mondiales.
« Ce moment est précieux pour échanger sur les défis et les opportunités qui se présentent à nous. La transformation de l’EFTP ne doit pas être une action isolée, mais plutôt un processus intégré à une stratégie régionale, répondant aux spécificités et aux besoins de chaque pays, tout en étant suffisamment flexible pour tirer parti des opportunités mondiales, telles que la numérisation de l’économie, la transition énergétique, la mobilité professionnelle et les nouvelles tendances du marché du travail. Je suis convaincu que ce forum nous permettra de dégager des priorités stratégiques concrètes pour l’avenir de l’EFTP, et je m’engage à soutenir activement les résultats qui en découleront. C’est donc là le reflet clair de la volonté de la RDC à s’inscrire dans la dynamique régionale de la CEEAC. En unissant nos efforts, nous réussirons à construire un système d’EFTP solide, capable de préparer nos jeunes à relever les défis de demain et à concrétiser ce que j’appelle déjà une diplomatie agissante et mobile de l’EFTP », a affirmé le ministre Ekila.
Il a également évoqué les actions déjà entreprises par le gouvernement congolais, telles que l'adoption par le conseil des ministres du projet de loi autorisant la ratification de la convention de l’UNESCO sur l’Enseignement Technique et Professionnel, signée à Paris le 10 novembre 1989, et l’organisation « réussie » de la première Foire de la Formation Professionnelle en RDC.
Dr. Isaias Barreto da Rosa, représentant de l’UNESCO en RDC, a rappelé les axes stratégiques de l’organisation pour faire de la formation professionnelle un moteur de transformation. Selon lui, il est impératif d’investir dans les infrastructures, d’adapter les programmes, de renforcer les partenariats et de promouvoir les métiers techniques.
« L’Afrique centrale ne peut se développer sans une main-d'œuvre qualifiée et innovante. La formation professionnelle n’est pas seulement un outil, mais une stratégie pour bâtir un avenir inclusif et prospère. Par ma voix, l’UNESCO vous invite à utiliser ce forum comme une plateforme pour échanger des expériences et concevoir des actions concrètes en lien avec la digitalisation, l’économie verte et les industries créatives, entre autres », a-t-il dit.
Il a saisi cette opportunité pour réitérer l’engagement de l’UNESCO à poursuivre son appui technique et financier aux pays et à la CEEAC en vue de relever ensemble, dans une synergie d’actions, les défis majeurs de la transformation de l’éducation et de la promotion de l’employabilité des jeunes.
« Ensemble, investissons dans la jeunesse, les talents de demain, car c’est en eux que réside la clé du développement durable de notre région d’Afrique centrale », a-t-il indiqué.
Débuté ce mardi, ce forum s'étendra sur trois jours et prendra fin le jeudi 12 décembre.
Merveil Molo