Un rapport, recensant 191 cas de graves de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis au Sud-Kivu entre 1994 et 2004, a été remis ce lundi au Fonds national des réparations des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité (FONAREV) par le Groupe de travail sur la justice transitionnelle de cette province.
Dans ce rapport, le Groupe de travail sur la justice transitionnelle/Sud-Kivu relève que ces cas ont été répertoriés dans la ville de Bukavu et les 8 territoires de cette province. Il souligne que la plupart des cas ont été recensés dans le territoire de Kalehe (23%) et celui de Mwenga (25%).
« Ces incidents sont venus de la ville de Bukavu et des 8 territoires de la province du Sud-Kivu. On comprendra à l'analyse de ces informations que, sur le plan géographique de ces 8 territoires, la plupart des cas qui ont été répertoriés viennent des 2 territoires : le territoire de Kalehe et le territoire de Mwenga. Donc, 23% pour Kalehe et 25 % pour le territoire de Mwenga. Cela ne signifie pas qu'on a minimisé les autres territoires », rapporte ce rapport lu par le coordonnateur du Groupe de travail sur la justice transitionnelle/Sud-Kivu, Raphaël Wakenge.
Et d'ajouter
: « Mais aussi, vous pouvez vous poser la question : pourquoi 191 incidents seulement ? Cette recherche est documentaire et nous avons tenu compte des informations qui ont été mises à notre disposition par des organisations, membres de notre dynamique. Et donc, il y a des informations dont nous ne disposons pas de contenu ».
Dans ce même rapport, les organisations de la société civile membres du GTJTS-K ont formulé quelques recommandations. Il s'agit de :
- Intégrer la contribution du Groupe en particulier et celle de la société civile en général dans le travail de cartographie des crimes préliminaires à l'octroi des réparations ;
- Multiplier ce genre d'initiatives dans les différentes provinces de la RDC pour la mise en place d'une collaboration avec la société civile ;
- Accélérer le processus de décentralisation pour rapprocher les victimes des écosystèmes et ;
- S'impliquer dans la prise en compte d'autres piliers de la justice transitionnelle.
Réceptionnant ce rapport, le directeur général du FONAREV, Patrick Fata, a remercié le GTJTS-K et les partenaires pour le travail abattu. Il a promis d'exploiter ce document avec intérêt.
« C'est l'occasion pour moi de remercier, madame l'ambassadeur et les partenaires ici présents, pour ce rapport de cartographie d'incidents du Sud-Kivu que nous allons exploiter avec intérêt, parce qu'effectivement, c'est une étape importante dans le processus d'identification des victimes. Nous sommes un fonds de réparation, mais il n'y a pas de réparations si on n'a pas identifié les victimes », a-t-il dit, avant de réaffirmer la détermination de son institution de procéder à l'identification et à la réparation des victimes de crimes.
La production de ce rapport a bénéficié d'un appui financier de la Grande-Bretagne à hauteur de 250.000 livres sterling. D'après l'ambassadrice anglaise Alyson King, son pays est un leader de la lutte contre l'impunité des auteurs de crimes contre l'humanité.
« Notre financement vise à renforcer l'État de droit et à réduire la récurrence des violences sexuelles liées aux conflits à l'Est de la République démocratique du Congo, en donnant aux survivantes les moyens de demander justice et réparation », a-t-elle déclaré.
Le FONAREV est une institution à caractère public en faveur de la réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes de crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité sous la tutelle du ministère des Droits humains.
Prince Mayiro