Elections de 2023 : la CENI et l'IFES évaluent l'administration électorale dans sa dimension genre et inclusive

Lundi 16 décembre 2024 - 18:58
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Les processus électoraux de 2006, 2011, 2018 et 2023 sont au centre d'un Forum national sur l'évaluation électorale dans sa dimension genre et inclusion, organisé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en collaboration avec la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES), qui s'est ouvert ce lundi 16 décembre à Kinshasa.

À travers ses assises, la centrale électorale et l'IFES se fixent comme but de construire une nouvelle culture d'inclusivité pour une grande adhésion pour l'avenir, après quatre (4) cycles électoraux.

Kenneth Enim Ampi, conseillère principale en matière du genre et de la diversité à la CENI, a, dans son intervention, estimé qu'il était impérieux pour l'institution qu'elle représente, de dégager les forces et les faiblesses des précédents cycles électoraux en général, et celui de 2023 en particulier, pour mieux préparer l'avenir.

"Ce premier forum que nous organisons dans le cadre de l'évaluation externe sur les pratiques du genre et de l'inclusion par la CENI, devrait attirer notre attention sur la manière dont l'administration électorale a employé les principes sur la dimension du genre, quelles en ont été les forces et les faiblesses, les opportunités et les menaces que l'administration électorale de ce quatrième cycle électoral a produites, et ce que nous proposons pour les meilleures améliorations à l'avenir dans la perspective de concevoir notre cahier des charges pour les réformes électorales du cinquième cycle", a-t-elle dit.

Elle a souligné que le cycle électoral de 2023 a servi de leçons qui peuvent être utilisées pour les réformes institutionnelles en prévision des élections de 2028 en RDC, notamment concernant la participation des femmes, des jeunes, des personnes vivant avec handicap (PVH), des déplacés internes et des peuples autochtones, ainsi que d'autres personnes vulnérables.

Pour sa part, Évelyne Mulemangabu Ne Bitu, responsable du bureau genre et inclusion et représentante de la directrice pays au sein de l'IFES, se dit très heureuse de l'apport technique de sa structure dans le cadre des procédures électorales en RDC, notamment la mise en place d'une lexique en langue des signes des termes électoraux pour les PVH.

"Le terme inclusion veut qu'il y ait une représentation de chaque catégorie de la population dans le processus électoral. À l'issue des 4 cycles électoraux en RDC, la CENI a pensé à organiser, pour la première fois après les élections, un exercice aussi démocratique de redevabilité qui consiste à faire une évaluation de l'administration électorale dans sa dimension genre au sein des parties prenantes. Comment l'administration électorale du pays a-t-elle géré cette question d'inclusion pendant le cycle électoral, plus particulièrement celui de 2023 ? Dans le cadre de notre appui technique à la CENI, nous avons eu à faire beaucoup de choses dans le cadre de l'inclusion. Pour les personnes vivant avec handicap (PVH), nous avons pu produire le cycle électoral en langue des signes sous la CENI d'aujourd'hui. Une première, la lexique qui contient les termes électoraux en langue des signes. Cela a permis aux malentendants de pouvoir découvrir et se familiariser avec certains termes électoraux dans un processus électoral, et d'accéder aussi à l'information électorale comme tout le monde. La CENI a produit la loi électorale en braille pour permettre aux PVH visuelles de lire cette loi. C'est une initiative que nous encourageons, ainsi que d'autres mesures incitatives pour promouvoir la femme dans la loi électorale avec la représentation des femmes sur les listes", a indiqué Maître Evelyne Mulemangabu Nebintu, tout en rappelant qu'il y a encore du chemin à faire.

Une initiative saluée par Ribobert Mola Elenge, personne vivant avec handicap, venu du territoire de Bikoro dans la province de l'Équateur.

"C'est toujours bon qu'il y ait une évaluation dans tous les processus électoraux pour savoir ce qui a marché et ce qui n'a pas marché. Pour nous, les communautés autochtones, c'est important car nous avons enregistré des défis durant les élections. C'est important de discuter sur ces questions avec la CENI et toutes les parties prenantes engagées dans ce processus pour une amélioration à l'avenir. Je réalise déjà que l'approche est bien soulignée entre les différentes couches sociales que regorgent notre pays. C'est important que chacun puisse contribuer d'une manière ou d'une autre au développement de notre pays avec l'intégration des PVH et des femmes", a-t-il soutenu.

Le 1er forum national sur l'évaluation externe de l'administration électorale dans sa dimension genre et inclusion au 4ème cycle électoral, qui regroupe près de cent quarante (140) participants, va durer 5 jours et sera sanctionné par un document destiné aux partenaires de la CENI.

Murphy Fika