Les délégués des organisations de la société civile œuvrant dans la protection des défenseurs des droits humains dans l'espace Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo (RDC) ont décidé de mutualiser leurs efforts en créant une synergie de coordination interprovinciale. Cette initiative vise à fédérer les énergies pour des actions communes en matière de protection des défenseurs des droits humains.
Lors des assises de deux jours tenues à Kananga, au Kasaï-Central, avec le soutien technique et financier du Centre Carter, les délégués ont passé en revue la situation des défenseurs des droits humains. Dans une déclaration commune, ils ont souligné que leur mission s'étend notamment à l'amélioration de la qualité de leur travail quotidien.
« Tenant compte du contexte de travail de nos réseaux respectifs et de nos similarités sur plusieurs aspects dans la zone géographique du Grand Kasaï, le passé commun, les réalités linguistiques, etc. Nous avons résolu de mettre en place une synergie des réseaux provinciaux de l'espace Grand Kasaï dénommée Coordination Interprovinciale des Réseaux de Protection des Défenseurs de Droits Humains du Grand Kasaï », a déclaré Angel Misenga, l'une des participantes à l'atelier, lors de la lecture de la déclaration jeudi 16 janvier 2025.
L'objectif général de cette coordination est d'améliorer la qualité du travail des défenseurs des droits humains en le rendant plus professionnel, grâce à des approches citoyennes en collaboration avec les autorités publiques, ainsi qu'avec d'autres structures et institutions œuvrant dans la promotion et la protection des droits humains.
Les participants ont également pris l'engagement de travailler dans le respect des instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux garantissant les droits humains.
Pour mieux comprendre le contexte, il est important de noter que les organisations et réseaux de protection des défenseurs des droits humains (DDH) en RDC jouent un rôle essentiel dans la défense des victimes, le plaidoyer et la sensibilisation. Cependant, le Centre Carter a constaté un manque de collaboration entre ces réseaux, ce qui nuit à la coordination et à l'efficacité des actions de protection.
Pour y remédier, le Centre Carter prévoit d’organiser des ateliers dans quatre provinces pilotes (Kinshasa, Kasaï-Central, Sud-Kivu et Haut Katanga) afin de favoriser des cadres d’échanges informels, renforcer les synergies et adapter les approches aux contextes locaux. L'atelier au Kasaï-Central vient d'être organisé dans ce cadre.
Alain Saveur Makoba, à Kananga