Dans l’objectif de doter les agri-preneurs des connaissances sur la production des engrais organiques à partir des déchets provenant de l’alimentation de la mouche soldat noire (digestat), l’Institut International d’Agriculture Tropical (IITA) en partenariat avec l’Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomique (INERA) ont organisé un atelier de formation en date du 6 janvier 2025 dans la salle Koppia de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) avec une participation de 50 personnes dont 24 hommes et 26 femmes.
Cette formation s’inscrit dans le cadre de l’exécution des activités du projet BBEST (BSF for Bio Circular Economy and Environmental Sustainability) financé par l’Agence Norvégienne de Coopération au Développement (NORAD).
Cet atelier était structuré en deux parties. Une première partie concernait l’élevage de la mouche soldat noire avec un aperçu général sur son origine et certaines caractéristiques fondamentales de l’espèce qui font d’elle un bon candidat à l’élevage sans risque pour les hommes et les animaux. Ces caractéristiques sont l’expansion de l’espèce dans toute la zone intertropicale malgré son origine américaine, sa richesse en protéines et lipides faisant ainsi d’elle une source d’alimentation alternative extrêmement intéressant pour différentes filières d’élevage (poules, poissons et porcs) et son inoffensivité vis-à-vis de l’homme (c’est-à-dire ne pique pas).
Il a été souligné que l’utilisation des larves pour la nutrition des animaux et des engrais organiques issus de l’élevage pour le maraichage constituent une solution innovante et durable offrant aux agriculteurs un moyen efficace de réduire les coûts tout en augmentant leur productivité. Aussi, l’intégration des larves de la mouche soldat noire et de l’engrais organique dans l’agriculture contribue à préserver l’environnement.
Après avoir suivi les explications sur l’élevage de la mouche soldat noire, les participants ont visité l’unité de production des larves de la mouche soldat noire pour suivre les différentes étapes de l’élevage en commençant par la collecte des déchets jusqu’à l’obtention de la mouche en passant par la collecte des œufs, les pré-pupes et les pupes.
La deuxième partie de l’atelier consistait à former les participants sur l’usage des engrais organiques provenant des larves de la mouche soldat noire. Il a été fait mention que les résidus obtenus après digestion de la matière organique par les larves constituent un engrais riche et peuvent être utilisés après compostage en tant qu’amendement organique pour fertiliser les cultures. Il a été rappelé que l’engrais organique permet de cultiver les légumes plus sains et de réduire l’empreinte écologique.
Des conseils ont été prodigués aux participants d’opter pour ces pratiques agroécologiques pour assurer une gestion durable de leurs ressources, en réduisant les intrants chimiques. Les participants ont visité quelques platebandes confectionnées et fertilisées par les engrais organiques provenant des larves de la mouche soldat noire au sein de l’Université de Kinshasa.
Huit membres parmi nos cinq bénéficiaires des unités décentralisées de production de la mouche soldat noire ont participé à cet atelier dans le but d’accroitre leur connaissance dont deux membres de la Coopérative Agricole du Centre de Kimbanseke (COOPACEK), deux membres de la Coopérative Agricole de Centre Maraicher de N’djili (COOPACEN), deux membres de l’Association des Pisciculteurs pour le Développement au Congo (APIDEC) et deux membres de la ferme Judith. Cette formation était clôturée par la remise d’un certificat à chaque participant.
P. M.