La République Démocratique du Congo (RDC) intensifie ses préparatifs en vue du procès l'opposant au Rwanda devant la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP). À moins de trois semaines de la première audience, le vice-ministre de la Justice et du contentieux international, Samuel Mbemba Kabuya, a mobilisé des organisations non gouvernementales (ONG) des droits de l'homme pour rassembler des preuves attestant des violations alléguées des droits de l'homme commises par les forces rwandaises sur le sol congolais.
Lors d'un atelier organisé le lundi 27 janvier 2025 à Kinshasa, le vice-ministre a souligné l'importance de constituer un dossier solide pour étayer les accusations portées contre le Rwanda.
« Dans le cadre du procès qui s'ouvrira le 12 février 2025, nous avons jugé utile de solliciter la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) pour qu'elle travaille avec nous à la collecte des preuves selon les modalités qui seront indiquées. Nous souhaitons également que vous collaboriez avec nous dans la dénonciation de ces crimes, en utilisant les moyens traditionnels que vous avez toujours employés. Telle est la raison de votre présence ici, telle est la raison de la présence de la Commission Nationale des Droits de l'Homme, et telle est la raison de l'invitation que nous vous avons adressée », a-t-il déclaré.
S'appuyant sur les rapports des Nations Unies, le vice-ministre a réaffirmé l'implication du Rwanda dans le soutien à des groupes armés opérant dans l'est de la RDC. Il a souligné la détermination du gouvernement à obtenir justice pour les victimes.
« Au moment où je prends la parole ici, la présence des militaires rwandais est confirmée sur le territoire de la République Démocratique du Congo. Hier, il y avait le prétexte d’une rébellion, mais aujourd'hui, il n'y a plus de doute, tant au regard des différents rapports des Nations Unies qui confirment la présence rwandaise sur notre territoire, que grâce aux observations des populations, des ONG de défense des droits de l'homme et d'autres acteurs. Nous avons désormais la certitude que le Rwanda ne se cache plus », a-t-il ajouté.
Samuel Mbemba a averti que les actions du Rwanda ne resteront pas impunies et a appelé les Congolais collaborant avec le Rwanda, à cesser immédiatement leur coopération.
« Le pays est agressé et le prétexte des rébellions n'existe plus. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle nous saisissons cette occasion pour déclarer que, tôt ou tard, Paul Kagame et le Rwanda devront répondre des crimes imprescriptibles commis en République Démocratique du Congo. Nous demandons également aux Congolais qui collaborent avec lui, de cesser immédiatement leur coopération », a-t-il averti.
Plus de 500 ONG des droits de l'homme, ainsi que la CNDH, ont participé à cet atelier.
Merveil Molo