Afrique centrale : six pays, dont la RDC, lancent deux outils numériques pour les paiements pour services environnementaux

Samedi 1 février 2025 - 09:41
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Le mercredi 29 janvier, la République Démocratique du Congo (RDC), la République du Congo, le Cameroun, le Gabon, la Centrafrique et la Guinée Équatoriale ont lancé deux outils numériques destinés aux Paiements pour Services Environnementaux (PSE). Ces outils sont le Ground Impact PSE et l’Outil de Gestion PSE.

Le Ground Impact PSE permet d’évaluer le potentiel de déploiement des PSE, d’estimer leur ampleur et les budgets nécessaires, ainsi que de planifier les bénéfices sociaux. L’Outil de Gestion des PSE, quant à lui, facilite la soumission et l’inscription des participants, la production de contrats standards, le suivi des résultats et les paiements via mobile money. Il est accessible aux participants et aux gestionnaires des programmes PSE.

« Ces outils renforcent l’efficacité, la transparence et l’impact de nos investissements à travers les PSE dans les secteurs agricoles, forestiers et agroforestiers. Ils prennent en compte les enjeux et réalités locales, car adaptés aux besoins des populations. Ils se basent sur la collecte des données géospatiales. Ça va être plus rapide par rapport au processus lié à générer le crédit carbone », a expliqué Eve Bazaiba, ministre congolaise de l’Environnement.

De son côté, Gervais Mbata, ministre centrafricain des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche, a précisé que le déploiement des PSE vise uniquement à compenser les communautés pour leurs efforts de préservation de l’environnement.

« L’objectif est de récompenser les populations qui font des efforts pour préserver notre forêt, qui est actuellement le bassin forestier qui séquestre le plus de carbone au monde. Des initiatives seront entreprises afin que les communautés bénéficient réellement du projet », a-t-il déclaré.

Concernant la préparation des dossiers, les communautés seront accompagnées par des techniciens des administrations publiques.

« Nous allons accompagner nos collectivités dans le montage des dossiers. Nous avons des experts et nous établirons des zones pilotes. Il est possible que nous rencontrions des échecs, mais il faut l’accepter, car ils nous permettront de corriger les initiatives futures », a ajouté Mays Moussi, ministre gabonais de l’Environnement.

Rosalie Matondo, ministre de l'Économie forestière de la République du Congo, a souligné que ces deux outils ont été conçus par les six pays avec l’aide de l’Initiative pour les Forêts de l’Afrique Centrale.

« La mise en œuvre de ces mécanismes doit reposer sur des technologies de pointe intégrant nos savoir-faire locaux, tout en s'inspirant des meilleures pratiques internationales », a-t-elle précisé.

Pour rappel, les Paiements pour Services Environnementaux rémunèrent des activités liées à l’agroforesterie, la reforestation, les cultures pérennes, la régénération, la gestion durable des forêts et la conservation. « Grâce à ces outils et à notre mobilisation collective, nous pourrons canaliser les financements à grande échelle pour préserver nos forêts », a déclaré Christian Yoka, ministre congolais  chargé des Finances, du Budget et du Portefeuille public.

Les deux outils ont été lancés lors de la clôture de la conférence interministérielle internationale sur le déploiement des Paiements pour Services Environnementaux en Afrique Centrale. Cette conférence a réuni les ministres de la sous-région responsables de la gestion des forêts, de l’environnement, de l’agriculture, des finances et de l’aménagement du territoire, accompagnés d’experts et de partenaires techniques nationaux et internationaux.

Bienfait Luganywa