Agression rwandaise : Prés de 2 millions d'élèves ne vont plus à l'école au Nord et Sud Kivu

Vendredi 14 mars 2025 - 17:56
Image
Image
Légende
Image d'illustration.

La situation éducative dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu continue de se dégrader. Selon les chiffres actualisés publiés ce jeudi 13 mars par le ministère de l'Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté, à travers un communiqué de presse, 1.899.890 élèves sont en rupture scolaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu suite à l'agression rwandaise. 5.927 écoles sont fermées dans les deux provinces.

Selon la source, en ce qui concerne la province du Nord-Kivu, 692 écoles sont fermées, privant 471 183 enfants de leur droit à l’éducation. Parmi ces établissements, 35 ont été détruites, 45 sont sans mobiliers scolaires et 3 sont occupées par des groupes armés, rendant toute réhabilitation immédiate impossible.

Dans la province du Sud-Kivu, renseigne le communiqué, 1 428 707 (49% de filles) enfants sont en rupture de scolarité, parmi lesquels  1.619 finalistes qui ont dû être réinscrits dans d’autres provinces.

La source ajoute qu'actuellement dans la province du Sud-Kivu, 5 235 écoles sont fermées, réparties comme suit : 3160 écoles secondaires, 1756 écoles primaires, 319 écoles maternelles.

Dans la province éducationnelle du Sud-Kivu, rapporte le communiqué, 1, 840 salles de classe ont hébergé les déplacés dans la sous-division de Kalehe 1, tandis que 536 salles de classe de 66 écoles ont été entièrement détruites par des éclats de bombes.

"La présence des  groupes armés affecte 57 écoles, et 104 autres sont toujours occupées par des déplacés internes, compromettant toute reprise normale des cours pour 48 714 élèves, dont 19 486 filles. Le matériel scolaire est également fortement endommagé, avec 21 882 pupitres brûlés, 13 200 manuels scolaires détruits, 830 planches de matériels didactiques volées, 336 tableaux, 400 étagères et 50 drapeaux réduits en cendres", lit-on dans le communiqué.

Celui-ci fait savoir que depuis l’occupation du territoire de Kalehe le 20 janvier 2025, le bilan s’est encore aggravé avec 4 écoles totalement détruites par des bombardements, 52 écoles occupées par des groupes armés et 17 806 pupitres endommagés.

La source ajoute que dans le territoire de Idjwi, bien que non touché directement par les combats, les écoles ont été affectées par le flux massif ded déplacés internes provenant de la ville occupée de Goma et du territoire de Kalehe. Au total, 28 écoles, 8 écoles secondaires et 20 écoles primaires sont actuellement occupées par les déplacés internes, impactant la scolarité de 10 227 élèves (dont 4 964 filles).

Dans la sous-division de Kabare, indique le communiqué, 2,5 écoles primaires sont sous occupation armée, tandis que 10 autres servent d’abris aux déplacés. Il mentionne que la destruction des infrastructures éducatives est considérable, avec 67 salles de classe complètement détruites, 667 pupitres brûlés, 15 tableaux volés, 556 manuels scolaires réduits en cendres, 304 planches de matériels didactiques volées et 226 portes de latrines hors d’usage.

"Les dommages matériels et pédagogiques affectent directement 4 052 élèves, dont 1 981 filles, désormais sans solution éducative. Dans la sous-division de Kalehe 1, 43 écoles ont été touchées, dont 11 occupées par des groupes armés et 32 transformées en refuges pour des familles déplacées, empêchant tout retour à l’apprentissage. Une école a été détruite par des bombardements, entraînant la perte de tout son matériel éducatif, tandis qu’une autre a été convertie en camp militaire", avance le communiqué.

Avant de clore son communiqué, le ministère de l'Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté a attiré l'attention de la communauté internationale sur cette situation en rappelant que l'Éducation ne doit jamais être une cible de guerre.

ODN