La table ronde sur l'appropriation et la reconnaissance internationale du génocide congolais s'est achevée, jeudi, à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Au terme de 4 jours des travaux, organisés par le Fonds national de réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité (FONAREV) en collaboration avec la Commission interministérielle d'aide aux victimes et d'appui aux réformes (CIA-VAR), les participants ont formulé plusieurs recommandations selon 7 axes de travail, à savoir l'éducation à travers l'enseignement de base, l'éducation à travers l'enseignement universitaire et la recherche scientifique, le tourisme et politique mémorielle, la culture et arts, la communication et la promotion de la culture de la paix.
Parmi les recommandations phares de ces assises, l'on note l'insertion du génocide congolais dans l'élaboration du programme du gouvernement et la déclaration du 2 août comme journée chômée et payée. Ces deux recommandations ont été formulées à l'intention de la Présidence de la République.
Au gouvernement, les panélistes ont recommandé de singulariser la particularité du génocide au regard des attributions des différents ministères, d'anticiper la mise en oeuvre des résolutions des organes internationaux de protection des droits humains et de libérer les moyens financiers pour les enquêteurs oeuvrant dans la récolte en vue d'établir le génocide. Mais aussi, au Parlement d'adopter une résolution de reconnaissance du génocide. Les participants à la table ont également suggéré la création d'un fonds pour la collecte des éléments de preuve crédibles.
Séance tenante, les membres du gouvernement concernés par la question du génocide ont signé l'acte d'engagement à l'appropriation du génocide congolais. Il s'agit des ministres des Affaires étrangères, de la Justice, des Droits humains, de l'Enseignement supérieur et universitaire, de la Communication et médias, de la Culture, arts et patrimoine, ainsi que du vice-ministre de l'Intérieur chargé des Affaires coutumières.
Pour les organisateurs de cette table ronde, c'est un motif de satisfaction. Le coordonnateur exécutif de la CIA-VAR, François Kakese, a affirmé qu'un premier pas vers la reconnaissance internationale du génocide congolais a été franchi.
« Avec la clôture de ces assises, un premier pas a été franchi et pas de moindre. Il nous faut donc faire montre de la même abnégation dans l’exécution des activités restantes, celles inscrites dans la feuille de route GENOCOST 2025 », a-t-il déclaré.
Clôturant les travaux, la première ministre, représentée par la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a salué la tenue de cette table ronde. À l'en croire, cela a permis de poser les jalons d'une appropriation collective du génocide et de sa reconnaissance internationale.
« La table ronde qui s’achève aujourd’hui, vient donner un coup d’accélérateur à notre marche vers la reconquête de notre dignité en tant que peuple. Pendant 4 jours, nous avons écouté les exposés de haute facture de nos éminents experts émanent d’horizons divers du savoir , des interventions et interactions nourries au sein des panels entretenus par des participants venant également des divers horizons dont du monde académique, politique, scientifique, diplomatique et socioculturel. Cet exercice a permis ainsi de poser les jalons d’une appropriation collective du GENOCOST au niveau national en vue d’une promotion de la culture de la paix, d’une part, et de commencer à construire un plaidoyer rigoureux et argumenté en vue de la reconnaissance internationale du génocide commis sur le territoire de la République démocratique du Congo, d’autre part », a-t-elle souligné.
Elle a, par la même occasion, annoncé la création d'un fonds de soutien et d’appui à la recherche sur le génocide et les autres crimes de masse commis sur le territoire de la RDC, lequel est placé sous l’égide du FONAREV et de la CIA-VAR. L'objectif, a-t-elle dit, est de stimuler, d'appuyer et de financer les étudiants qui se consacrent, dans le cadre de leurs travaux de fin d’études, à la compréhension de la conséquence des actes de violences caractérisées par les crimes de masse en général et les crimes de génocide en particulier dans une approche transversale et pluridisciplinaire.
La table ronde a été organisée, sur instruction du président Félix Tshisekedi, sous le thème : « Engageons-nous à l'appropriation du GENOCOST et à la reconnaissance internationale du génocide congolais pour la promotion de la culture de la paix ». Il a connu la participation des délégués des ministères concernés, des institutions nationales, du Parlement, des organisations de la société civile, des représentations diplomatiques, des entités coutumières, des professeurs et des chercheurs.
Prince Mayiro