
Alors que la grogne est de plus en plus perceptible et le prix des produits de première nécessité grimpe déjà en flèche suite à l'impraticabilité du pont Semuliki, en territoire de Beni (Nord-Kivu), le consul congolais basé à Mombasa, au Kenya, a décidé de s'impliquer dans l'affaire en vue de solutions adéquates.
En séjour au Nord-Kivu, Mukokoma Eliphaz envisage des échanges avec les acteurs impliqués dans le trafic des biens entre la République démocratique du Congo et le Kenya via l'Ouganda grâce au pont Semuliki.
Il espère obtenir l'avis de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) ainsi que celui des déclarants. Il entend également parler aux autorités provinciales afin de tabler sur les modalités pratiques en vue de la reprise effective et sans délai du trafic sur le pont Semuliki.
Le représentant économique et commercial de l'État congolais à Mombasa s'inquiète des risques à courir au cas où le gouvernement ne trouverait pas une issue au plus tôt. Il rapporte que les réclamations des chauffeurs congolais, des partenaires kényans, y compris des consommateurs locaux, se multiplient déjà.
« Ce pont joue un rôle majeur dans le trafic commercial entre la RDC et le Kenya en passant par l'Ouganda. Les transporteurs kényans, qui sont présentement à Kasindi revendiquent déjà les frais de retard. Ceux qui gèrent les conteneurs accumulent déjà des pénalités de retard. Il y a aussi ceux qui font les déclarations de nos marchandises à Mombasa, qui se plaignent également. Le port de Mombasa reçoit les marchandises congolaises. Nous sommes donc censés travailler avec ces gens-là », a-t-il déclaré à 7SUR7.CD ce mercredi 23 avril 2025.
Et d’ajouter : « Si cette situation perdure, cela risque d'avoir des répercussions sur le prix de la marchandise d'abord, mais aussi des contentieux entre les transporteurs et les opérateurs économiques congolais. Des transporteurs arrivent dans notre bureau à Mombasa et nous secouent. J'espère qu'il y aura des actions concrètes en vue d'une solution ».
Mombasa est le plus important port d'Afrique de l'Est, traitant plus de 21 millions de tonnes de marchandises par an. Il reçoit de nombreuses marchandises congolaises venant des marchés asiatiques et européens, qui transitent à leur tour par l'Ouganda pour desservir des provinces de l'Est congolais par la frontière de Kasindi-Lubiriha, particulièrement.
Le pont Semuliki facilite ainsi ce trafic commercial. Cependant, depuis le lundi 14 avril, à l'issue d'une réunion entre le gouverneur militaire, la Federation des entreprises du Congo, la Direction générale des douanes et accises (DGDA), l'Office des routes et la MONUSCO, il a été décidé que toute traversée des véhicules chargés à plus de 20 tonnes, excepté le pétrole, soit interdite à ce pont pour éviter son effondrement suite à des fissures y constatées.
Toutefois, la mesure est temporaire, a-t-on indiqué. Des travaux de renforcement du pont sont envisagés dans un avenir très proche. Sur le marché, le prix de certains produits a d'ores et déjà commencé à connaître une hausse.
Isaac Kisatiro, à Butembo