“7 millions $” pour la construction du mur de l'aéroport de Lubumbashi : la LUCHA exige la transparence

Samedi 7 juin 2025 - 16:12
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Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) tire la sonnette d’alarme face à ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire » orchestrée par les autorités municipales de la capitale du Haut-Katanga en interdisant leur marche pacifique prévue pour dénoncer “les soupçons de détournement” liés à un marché public estimé à plus de 7 millions de dollars de construction du mur de clôture de l'aéroport international de la Luano.

Dans un point de presse le jeudi 05 juin 2025, les jeunes du mouvement citoyen ont rappelé les dispositions constitutionnelles qui parlent d'une lettre d’information qui est censée être déposée à la mairie pour organiser une marche. Malheureusement, poursuivent-ils, elle a été refusée et pourtant, des meetings du parti au pouvoir ont été organisées dans la même période par certains politiques de la place.

« Ce communiqué n’a aucune valeur juridique. L’UDPS, parti au pouvoir, a pourtant organisé un meeting le 31 mai à la place de la Poste, et un autre le 30 mai sur l’avenue Mama Yemo. Pourquoi deux poids, deux mesures ? », s’interroge le mouvement.

Au cœur de la colère, la construction du mur de clôture de la Régie des Voies Aériennes (RVA). Pour LUCHA, les chiffres avancés sont choquants et injustifiables. Les militants affirment avoir mené leur propre enquête et dénoncent un projet massivement « surfacturé ».

« Ces pauvres murs, très sales et mal faits, ne valent même pas 500.000 dollars. Même une contre-expertise sérieuse ne les estimerait pas à plus de 500.000 dollars. Parler de plus de 7 millions de dollars relève d’un scandale financier ! », ont-ils dénoncé.

Le mouvement affirme détenir des éléments probants qu’il compte présenter à l’opinion publique lors de la prochaine marche. Pour eux, il ne s’agit pas seulement de dénoncer une anomalie, mais de réclamer des comptes dans un État qui se dit démocratique et responsable.

Mais au-delà de la question financière, la LUCHA replace le débat au niveau des droits fondamentaux des citoyens. Ce que le mouvement refuse avant tout, c’est que l’on muselle les voix critiques sous prétexte d’ordre public.

« Si on nous interdit ce qui est élémentaire, manifester pacifiquement, comment pouvons-nous dénoncer ce qui est principal ? », déclare un des porte-paroles.

Face à cette situation, la LUCHA ne compte pas reculer. Le mouvement annonce une mobilisation imminente, avec ou sans l’autorisation du maire. Nos efforts pour entrer en contact avec la directrice générale de la RVA SA sont restés vains.

Patient Lukusa, à Lubumbashi