Le coup d'envoi de la campagne agricole 2025-2026 a été officiellement donné ce jeudi 28 août à Menkao, dans la commune de Maluku, à Kinshasa. L'événement, présidé par le chef de l'État Félix Tshisekedi, a été placé sous le signe de la souveraineté alimentaire.
Dans son discours, le ministre d’État chargé de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Muhindo Nzangi, a souligné l'engagement du président de la République, qui a encouragé l'augmentation progressive du budget alloué à l’agriculture et mobilisé des financements auprès de partenaires internationaux tels que la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.
Il a insisté sur le fait que la balle est désormais dans le camp des acteurs du secteur.
« Le chef de l’État a donné les moyens, c'est à nous désormais de faire notre part », a-t-il déclaré.
Il a exhorté les agriculteurs, les autorités provinciales et tous les partenaires à s'impliquer pleinement pour la réussite de cette campagne.
« L’agriculture est une priorité, car personne parmi nous ne peut passer deux jours sans manger. Les agents de l’agriculture ne doivent pas être la risée. C’est dans cet objectif que nous avons récemment acheté quatre bus pour faciliter leur mobilité », a-t-il souligné.
Muhindo Nzangi a présenté les cinq piliers de la stratégie gouvernementale pour son secteur :
- Coordination des initiatives agricoles, afin d’aligner tous les acteurs sur l’objectif de nourrir durablement la population congolaise ;
- Relance de la recherche agricole, en renforçant l’INERA et les centres de production de semences améliorées disséminés dans le pays ;
- Disponibilité des intrants agricoles (fertilisants et pesticides), notamment grâce à une production locale ;
- Mécanisation accrue, avec la mise en place de brigades de motorisation et la distribution de tracteurs dans toutes les provinces ;
- Valorisation des agents agricoles, considérés comme « la cheville ouvrière » de toute politique de production.
Le ministre a également mis en avant l'importance des cultures pérennes comme le cacao et le café, annonçant des tournées provinciales en collaboration avec l'ONAPAC. L'objectif est clair : « Il sera demandé à chaque villageois d’avoir un champ », a-t-il précisé, décrivant cette initiative comme le début d'une « révolution agricole agressive ». De plus, il a annoncé qu’« un nouvel arrêté vient d’être signé concernant l’habillement des inspecteurs agricoles, afin qu’ils soient facilement identifiables ».
Enfin, il a fait savoir que des démarches sont en cours pour la création d'un fonds de développement de l'agriculture.
« Nous devons disposer d’un fonds permanent nous permettant de financer les engrais et les fertilisants et d’appuyer quiconque veut se lancer dans l’agriculture. Nous souhaitons que la revanche du sol sur le sous-sol se traduise par ce projet de décret sollicitant la création de ce fonds. L’agriculture doit cesser de se financer par le DTO », a-t-il expliqué.
La cérémonie s'est achevée par la remise symbolique de tracteurs, marquant un engagement concret du gouvernement en faveur de la modernisation agricole et de la souveraineté alimentaire du pays.
Merveil Molo