Les conversations nationales sur la gouvernance provinciale et locale pour la prévention de l'extrémisme violent se tiendront à Kinshasa du 3 au 6 novembre 2025.
Organisées par le ministère de l’Intérieur, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l'appui technique du SENAREC (Secrétariat National pour le Renforcement des Capacités), ces assises visent à jeter les bases d'une stratégie nationale et holistique contre un phénomène qui prend racine dans plusieurs provinces.
L'objectif principal est de rassembler les parties prenantes nationales, provinciales et locales pour une analyse contextualisée des particularismes des violences extrémistes dans le pays.
Il s'agit, selon les organisateurs, de :
- Créer une compréhension commune de l’extrémisme violent et des conditions propices à son expansion ;
- Dégager des implications programmatiques pour soutenir les actions du gouvernement central et des gouvernements provinciaux ;
- Renforcer les mécanismes de gouvernance pour la prévention et la réponse à l’extrémisme violent.
"Nous voulons doter les décideurs des coins où se situent ces phénomènes de moyens non seulement techniques, mais aussi des capacités pour qu'ils puissent appliquer une très bonne méthodologie d'agir lorsque ce phénomène se présente dans leurs coins. Nous avons besoin d'avoir une compréhension détaillée de chaque province qui doit nous expliquer ses réalités", a expliqué Paul Kabwe, conseiller du vice-premier ministre de l'Intérieur au collège juridique.
Les discussions se concentreront sur les réalités de dix provinces particulièrement touchées : l'Ituri, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema, le Tanganyika, le Kwango, le Kwilu, le Mai-Ndombe, le Kasaï, le Kasaï Central, ainsi que Kinshasa.
Plus de 100 acteurs sont attendus, représentant l'ensemble de l'échiquier national : le gouvernement central et les gouverneurs, les autorités locales, la société civile (y compris les jeunes et les femmes), les chefs coutumiers, les experts en paix et sécurité, et les partenaires internationaux.
L’ambition de ces conversations est claire : la conception d'un programme national de prévention de l’extrémisme violent.
"Au terme de cet exercice, on doit arriver à produire, à partir des recommandations qui vont émerger pendant la discussion, une feuille de route qui nous aidera à formuler un programme holistique. Un programme qui concerne tout le pays pour prévenir l'extrémisme violent et surtout pour l'endiguer. Vous savez que c'est un phénomène qui germe et qui prend des racines et qu'il y a probablement des causes", a souligné Marcel Kanda, coordonnateur du SENAREC.
Pour Shighata Coulibaly, délégué du PNUD, la première étape est de "créer un espace de dialogue pour les populations qui se retrouvent dans ces provinces afin de leur permettre d'exprimer leurs préoccupations et de participer à la solution."
Ces assises interviennent à un moment où le pays est confronté à une recrudescence des violences armées dans l’Est, à des tensions communautaires et à une montée du banditisme urbain.
Merveil Molo